L'apothicaire

Je suis assez friande des romans de Lœvenbruck même si le dernier ne m’avait pas autant enthousiasmée. Avec L’Apothicaire l’auteur nous met une bien belle baffe. Le contexte historique est scrupuleusement bien restitué, on sent la documentation sérieuse et approfondie, sans pour autant en subir les lourdeurs ni les longueurs. Le style est en totale adéquation avec l’époque, les personnages sont riches, hauts en couleurs, leurs aventures échevelées et la pointe d’humour donne un relief des plus plaisants, notamment lors de certains dialogues, imagés et truculents. Les personnages secondaires sont aussi attachants que le héros, magnifiquement dépeints, et leur épopée ne laisse pas l’occasion au lecteur de reprendre son souffle, le rythme est soutenu jusqu’à la dernière page. On est en pleine quête initiatique, imbibée de mystères et de questionnements sans fin, mais malgré une certaine linéarité qui habituellement me fait fuir, la chose est ici extrêmement bien menée, avec de nombreuses péripéties et rebondissements. Et pour rester dans l’esprit du roman, je dirai que la fin est telle qu’elle doit être.