okenwillow reviewed La nostalgie heureuse by Amélie Nothomb
Review of 'La nostalgie heureuse' on 'Goodreads'
4 stars
La nostalgie heureuse est une sorte de making of du documentaire réalisé par France 5 en 2012, et que j’ai eu l’occasion de voir lors de la venue de l’auteur à Perpignan. Si vous n’êtes pas spécialement amateur de ses livres ou de son personnage, passez votre chemin, car il faut déjà être un peu « dedans’ pour apprécier la chose, nous sommes en pleine autobiographie, et bien plus, à mon avis, que dans ses romans les plus personnels. Peut-être parce que celui-ci colle de très près au documentaire qui lui était consacré.
Amélie Nothomb retourne au Japon 16 ans après sa dernière visite, accompagnée par l’équipe de tournage. Elle revient sur les lieux de son enfance, sa maison, son école, retrouve sa nourrice tant aimée, revoit son fiancé éconduit. Si j’osais, je dirais que tout ceci fait pèlerinage de fin de vie, certaines scènes de manquent pas d’émotion, mais …
La nostalgie heureuse est une sorte de making of du documentaire réalisé par France 5 en 2012, et que j’ai eu l’occasion de voir lors de la venue de l’auteur à Perpignan. Si vous n’êtes pas spécialement amateur de ses livres ou de son personnage, passez votre chemin, car il faut déjà être un peu « dedans’ pour apprécier la chose, nous sommes en pleine autobiographie, et bien plus, à mon avis, que dans ses romans les plus personnels. Peut-être parce que celui-ci colle de très près au documentaire qui lui était consacré.
Amélie Nothomb retourne au Japon 16 ans après sa dernière visite, accompagnée par l’équipe de tournage. Elle revient sur les lieux de son enfance, sa maison, son école, retrouve sa nourrice tant aimée, revoit son fiancé éconduit. Si j’osais, je dirais que tout ceci fait pèlerinage de fin de vie, certaines scènes de manquent pas d’émotion, mais l’humour subtil et l’auto-dérision de l’auteur empêche la sauce de tourner en guimauve. Nothomb n’a clairement pas une grande estime d’elle-même, elle paraît toujours étonnée de son succès, et reste un peu en recul, perdue dans ses angoisses perpétuelles. Le retrouvailles avec sa vieille nourrice sont très émouvantes, on partage son bonheur de constater que la veille dame se souvient très bien d’elle, mais aussi sa tristesse de la voir si âgée et diminuée, un peu hors du temps. Si le fiancé n’a pas souhaité apparaître dans le documentaire, Amélie nous relate néanmoins leur rencontre, assez cocasse. Dans les situations les plus bouleversantes, elles réussit à insuffler de la légèreté. Comme d’habitude, le livre est très court, on ne s’embarrasse pas de superflu, on ne brode pas. Mais pour une fois, ayant le documentaire en tête, il n’y a pas d’effet de manque ou d’inachevé. Nothomb invite le lecteur dans son introspection, mais son humour toujours à propos lui permet de préserver un minimum de pudeur. Le nombrilisme et l’autobiographie, l’autofiction et compagnie, normalement, et a priori, ça me rebute, il n’y a qu’Amélie Nothomb qui réussit à m’intéresser à sa vie intérieure. Grâce à son style élégant, son humour et son auto-dérision, et surtout, sa sincérité.