Les Plantes du chaos

Nous les avons importées d’Asie, d’Amérique ou d’Afrique dans la frénésie qui était la nôtre d’exploiter la planète. Et très vite, elles ont prospéré avec une vitalité stupéfiante dans nos milieux ravagés par l’urbanisation et artificialisés par tous les « aménagements » agricoles et industriels. Maintenant, on les qualifie d’invasives, voire de dangereuses. Et il faut les arracher, parfois les détruire. Elles sont devenues des herbes du diable, des fleurs du mal alors qu’en même temps on créait les conditions idéales de leur propagation et de leur mutation. Et même des boucs émissaires expliquant le désordre environnemental et nos angoisses qui en découlent : pollution atmosphérique, raréfaction d’eau douce, et tant d’autres dangers que nous connaissons actuellement. Mais jussie, ailante, ambroisie, arbre aux papillons, renouée du Japon, armoise, pour ne nommer que celles-là, sont-elles vraiment des pestes végétales ?

Thierry Thévenin, dans Les Plantes du chaos, nous invite à comprendre les raisons de leur arrivée et de leur extension. Mais également à découvrir les bienfaits qu’elles nous apportent et à nous émerveiller de l’interaction positive qu’elles établissent avec nos écosystèmes à bout de souffle. Et si ces pestes étrangères pouvaient nous aider à panser les plaies de nos actes les plus désastreux ? L’auteur nous apprend à changer le regard que nous portons sur elles, à voir leur beauté. Et, pourquoi pas, à en faire nos alliées, dans une nouvelle relation au chaos dont elles témoignent.