Red Plenty

This book had me at its premise: "a novel about the socialist calculation debate". If you are not interested in economic theory, you should skip it - the question of how best to run an economy is not just the main driver of the story and a topic of conversation among characters, there are several significant chunks of the book that are just straight-out lecture. I found the lecture-y bits to be very helpful context, so I will not dock stars for them, though I preferred the actual story (which is maybe 85-90% of the text).

The book follows many characters, real and some fictional, some we keep circling back to and some we never see again. Luckily Spufford has a knack for sketching interesting characters quickly. Still, this is not the kind of book that grips you hard and fast so you can't put it down. You can read it in pieces here and there. That's fine - it succeeds in what it wants to be, not a thriller or an epic but a thoughtful exploration of an important question through the lens of storytelling.

Un livre inclassable : ce n'est pas un roman historique, ce n'est même pas une fiction, c'est un texte de non-fiction mais dans lequel l'auteur mêle habilement des personnalités historiques réelles et des personnages de fiction. Il les met en scène dans des situations de la vie quotidienne ou des événements historiques ré-imaginés mais richement documentés, comme en témoignent les longues pages de note à la fin de l'ouvrage. Le format, qui même fiction et style romanesque, peut sembler étrange au premier abord mais j'ai finalement trouvé que cela était parfaitement adapté au propos.

L'objet du livre est clair : nous raconter cette période, entre la fin des années 1950 et celle des années 1960, où l'URSS a failli réussir son pari de proposer un modèle capable de surpasser le capitalisme et de le battre à son propre jeu : la performance économique. L'industrie et la technologie soviétiques étaient alors à leur sommet. La conquête spatiale, avec le satellite Sputnik et le cosmonaute Gargarine, en était sans doute la plus belle vitrine. Pourtant, dès les années 1980, le constat fut accablant : les promesses de prospérité pour tous n'avaient pas été tenues, le rêve communiste était déjà mort, à défaut d'être enterré. Il faudra attendre le tournant des années 1980 et 1990 pour que l'URSS s'effondre pour de bon.

L'auteur nous raconte ce pari et tente de dénouer les causes de cet échec. Lourdeur de la bureaucratie ? Incompétence des apparatchiks ? Erreurs stratégiques de dirigeants plus soucieux de leur maintien au pouvoir que du bien commun ? Corruption à tous les étages ? Recherche de la stabilité à tout prix, au point de ne plus prendre de risque, de ne plus oser changer ce qui ne marche visiblement pas ?

A la fin du récit, on se demande encore si le pari pouvait être gagné, si quelques décisions par-ci par-là auraient pu faire dévier le cours de l'histoire. Le modèle soviétique était-il vicié dès le début, dès la prise de pouvoir de Lénine puis de Staline ? Etait-ce déjà trop tard dans les années 1950 ? Etait-ce possible ? Je n'ai pas la réponse, mais ce livre a l'avantage de nous interroger sur cette possibilité, ou cette impossibilité. On en ressort à la fois navré de ce qui fut et mélancolique de ce qui aurait pu être.

(2023 ergänzt) Wieso habe ich zu diesem fantastischen Buch hier drin eigentlich nie was geschrieben? Es ist erstens vom Konzept her sehr gut. Im Buch erklärt eine Figur vorsichtshalber, wie es gemeint ist: Es sind die Geschichten verschiedener Personen, die in anderen Romanen über die Liebe o.ä. miteinander verbunden wären, aber hier ist es die Wirtschaft, die sie verbindet.

"In fact he was having a new idea. He was thinking to himself that an economy told a kind of story, though not the sort you would find in a novel. In this story, many of the major characters would never even meet, yet they would act on each other's lives just as surely as if they jostled for space inside a single house, through the long chains by which value moved about. Tiny decisions in one place could have cascading, giant effects elsewhere; conversely, what most absorbed the conscious attention of the characters - what broke their hearts, what they thought ordered or justified their lives - might have no effect whatsoever, dying away as if it had never happened at all. Yet impersonal forces could have drastically personal consequences, in this story, altering the whole basis on which people hoped and loved and worked. It would be a strange story to hear. At first it would seem to be a buzzing confusion, extending arbitrarily in directions that seemed to have nothing to do with each other. But little by little, if you were patient, its peculiar laws would become plain. In the end it would all make sense. Yes, thought Emil, it would all make sense in the end."

Und es enthält zweitens eine sowohl erklärtechnisch großartige als auch gänsehauterzeugende Szene, in der es darum geht, wie Krebs entsteht (im Körper eines sowjetischen Politikers). This only has to happen once. Schon wieder elf Jahre her, ich muss es unbedingt noch mal lesen.

Die deutsche Übersetzung ist, glaube ich, nicht so gut, ich erinnere mich dunkel an Beschwerden von Leuten, die sie zu lesen versucht haben.