Cet érudit polyglotte nous conte une histoire de ce que nous sommes en train de faire, la lecture. De la révolution de l'écriture, de sa propre fascination pour cette découverte aux connaissances sur la vision et le cerveau, du livre aux lecteurs, de multiples histoires et anecdotes qui nous donnent à lire et encore plus envie de lire.

Euclide et Galien soutenaient l'extromission, l'œil projetant des rayons pour voir tandis qu'Epicure et Aristote défendaient l'intromission, l'idée que l'œil recevait quelque chose des objets. L'extromission fait un écho actuel à une technique de projection d'images 3D des jeux vidéos, le lancer de rayon.

Les évolutions de l'écriture et de la lecture sont bien sûr concomitantes. La lecture fût à à voix haute puis silencieuse, favorisant la ponctuation la mise en page et réciproquement. Le livre, d'autorité diffusée, devient support de réflexion, émergence des idées et de l'individualité des humanistes face à la scolastique dévoyée du Moyen Âge.

Le premier auteur connu est une femme, Enheduanna, fille de Sargon Ier, roi d'Akkad, pour des prières à une déesse qui sont postérieures à L'épopée de Gilgamesh.

Les Mésopotamiens considéraient d'ailleurs les oiseaux comme sacrés car leurs pattes laissaient des signes cunéiformes. Et savoir les décoder aurait signifié connaître l'écriture des dieux.

La bibliothèque d'Alexandrie, avec son demi-million de rouleaux, était gigantesque comparée à celle du pape d'Avignon, la seule à détenir en Occident plus de... 2 000 volumes.

On ne sera pas surpris que ce pouvoir formidable fût d'un accès refusé ou limité pour les femmes et les esclaves, ce refus n'en attirant que plus les opprimés à l'apprendre.

Je citerai des témoignages de cette première libération.