None
3 stars
Ca peut être une très bonne introduction à la pensée parfois elliptique et redoutable de Simone Weil avec un texte simple, concis et intransigeant avec ce qu'elle nomme l'esprit totalitaire présent dans tout parti (besoin de croissance insatiable comme but et non juste moyen, conformisme intellectuel contre le discernement individuel de chacun.e, la Lumière, de rechercher le Juste, le Bon - on retrouve là la platonicienne).
Chrétienne sans orthodoxie, elle n'hésite pas à dire que ce phénomène très moderne du parti, n'est que la forme profane du socle restrictif tant intellectuellement que socialement de la Doctrine (terme que l'on retrouve évidemment en politique) catholique, fixée à la fin du Moyen-Âge, pour une doxa et donc contre des hérétiques et toute liberté.
En cela, l'expérience totalitaire bolchévique ou nazi où le système du seul parti officiel autorisé et aux commandes de l'Etat, devient finalement synonyme même de l'Etat, tant au sens …
Ca peut être une très bonne introduction à la pensée parfois elliptique et redoutable de Simone Weil avec un texte simple, concis et intransigeant avec ce qu'elle nomme l'esprit totalitaire présent dans tout parti (besoin de croissance insatiable comme but et non juste moyen, conformisme intellectuel contre le discernement individuel de chacun.e, la Lumière, de rechercher le Juste, le Bon - on retrouve là la platonicienne).
Chrétienne sans orthodoxie, elle n'hésite pas à dire que ce phénomène très moderne du parti, n'est que la forme profane du socle restrictif tant intellectuellement que socialement de la Doctrine (terme que l'on retrouve évidemment en politique) catholique, fixée à la fin du Moyen-Âge, pour une doxa et donc contre des hérétiques et toute liberté.
En cela, l'expérience totalitaire bolchévique ou nazi où le système du seul parti officiel autorisé et aux commandes de l'Etat, devient finalement synonyme même de l'Etat, tant au sens d'organe de pouvoir que d'agglomérat intangible mais coercitif d'un peuple en est une preuve supplémentaire. Le parti se substitue à la conscience radicale de chacun.e et, au sommet de sa force, se dit l'expression de toutes les volontés collectives.
Cette édition contient le texte complémentaire d'André Breton qui préféra l'expression de "Mettre au ban les partis politiques" plutôt que suppression qui paraissait autoritariste, qui fait remarquer avec justesse que "l'esprit" (c'est ironique évidemment) d'un parti tient à peu : "un socialisme de plus en plus végétatif n'a pas, même aux yeux de ses sympathisants, toutes chances de survivre à la perte de son principal leader".
Le portrait de Simone Weil qui suit dans l'édition, par son propre professeur, ne nous apprend rien d'autre que l'élève est bien plus pertinente que son maître et mal comprise aussi (son attaque de la Pesanteur et la Grâce)