Faut-il pendre les architectes ?

Les bons points de ce livre : il explique des choses intéressantes en ce qui concerne les prix et concours d'architecture par exemple, il pose des questions qui peuvent nous amener à méditer.
Les mauvais points de ce livre : il y en a beaucoup... A commencer par un titre provocateur qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de "putaclic" et qui ne semble avoir de vocation que de vendre. La réponse apportée à cette question est : il ne faut pas pendre les architectes, sauf ceux que l'auteur n'aime pas. Et quand il ne les aime pas, eh bien il leur reproche autant leur style vestimentaire que le fait de ne pas lui avoir serré la main en conférence de presse. Oui, l'auteur se met beaucoup en avant et je l'ai trouvé prétentieux. Personne ne sait qui il est mais visiblement nous serions censés tous le savoir. Il argumente peu voire pas du tout, quand il dit du bien ou du mal d'un édifice. Le lecteur non-architecte est supposé le croire sur parole. Il critique le fait que l'architecture soit doctrinaire. Pas une mauvaise chose. Mais sa doctrine à lui est très figée et il en fait la propagande dans cet ouvrage. Et on ne parlera même pas du style d'écriture qui est gratuitement vulgaire, aussi on comprendra son admiration pour Riciotti dont il fait les louanges. Il y a du classisme dans ce livre, et de la misogynie insidieuse. Des termes racistes à plusieurs reprise. Je suis pour une critique, même virulente, de l'architecture, mais certains savent le faire, d'autres non. Au final, ce livre n'a rien de révolutionnaire contrairement à ce qu'il le prétend, et c'est bien une énième parole d'architecte homme blanc qui suit les doctrines dominantes que nous avons là. La morale de ce livre tient en ces mots : "le peuple est stupide de ne pas reconnaître le mérite des architectes, et un bon maître d'ouvrage fait de bons projets, le reste c'est pas de notre faute. Et aussi, à bas les sales gauchistes et les écolos". Révolutionnaire ça ?