Le feu dans le ciel

Passé un début bien écrit, on doit apprendre à gérer dans sa tête les personnages comme les différents royaumes. Et d'être un peu perdu que l'autre ne nous laisse pas nous projeter dans les personnages. A mesure qu'avance le récit, l'inspiration de la table ronde et de la quête du graal devient plus claire. Chaque Chevalier a ses missions, un chapitre nous décrit ce qui lui arrive, ce qu'il a changé et ce que ca a changé en lui. L'autrice a bien sur son chouchou plus fort, plus chef, plus gâté que les autres, mais les autres chevaliers et leurs écuyers ont leur chance d'exister.

A la fin de ma lecture de contrôle pour ma pré-ado, je comprends pourquoi on parle tant de cette série. Une table ronde moderne, avec des filles, des vrais pouvoirs magiques et des vrais monstres, mais toujours l'esprit de la quête et d'aller chercher dans l'inconnu : idéal pour la cible.

Tout au long de mon adolescence, je connaissais d'autres jeunes qui lisaient Les Chevaliers d'Émeraude, et je m'étais toujours demandé c'était quoi - mais ma curiosité n'était jamais assez forte pour me pousser à le découvrir. Récemment, en voulant trouver des histoires fantastiques francophones et surtout québécoises, cette série m'est évidemment venue à l'esprit.

Bref, c'est une fantasie drôlement classique au point d'être cliché. Les plusieurs royaumes de ce monde sont incroyablement petits et pourtant très diverses (au point où on n'y constate aucun courant linguistique unifiant les noms et prénoms dans une culture), et leurs habitants sont simples et ne posent que peu de trouble aux héros - il n'a presque aucune tension au déroulement de l'histoire. Ces héros sont eux-mêmes de simples jeunes qui ne son que légèrement distingués les uns des autres, à part du héro central Wellan, un être mélancolique et arrogant qui est amoureux d'une belle reine morte qui, quant à elle, reviens de l'au-delà pour lui fair l'amour aussi souvent qu'elle le peu. Ça par contre, ça a du sens - si j'était mort je crois que je ferais de même avec ma brave chevalière! Malheureusement, c'est symptôme d'un plus grand problème : les femmes ici sont toutes emprisonnées dans des rôles stéréotypées et secondaires. Enfin, ce premier livre a le goût d'une introduction - on en apprend relativement beaucoup au sujet de ce petit continent d'Enkidiev, mais il ne se passe que relativement peu. C'est pas très encourageant.

Quoiqu'il y avait beaucoup de clichés, je m'intéresse à ce drôle de monde et ses personnages. Ça me rappelle une approche au fantastique plus vieux et plus jeune, plus directe et plus simple, comme ce que l'on retrouverait dans certains jeux vidéos ou certains films Hollywoodiens. Ce n'est pas de la grande littérature, pas du tout, mais c'est un peu divertissant, et je crois vouloir continuer au moins un autre livre ou deux pour voir si ça ne s'améliore pas.