On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas
4 stars
Je recherche plusieurs choses dans ce genre de lecture : - apprendre de nouveaux faits, des points de repères historiques et politiques - être armé en cas de largage impromptu de « il a parfaitement raison de dire que… »
Deux points largement atteints !
Chaque chapitre commence par une courte citation de Zemmour.
S’ensuit en quelques paragraphes une réfutation point par point des propos cités.
C’est clair et limpide.
On constate chapitre après chapitre que les propos tenus ne sont que peu le produit d’une ignorance, mais surtout d’une déformation voulue des faits.
Dans quel but ?
Au-delà de l’élection présidentielle, c’est enfin de compte assez clair :
Éric Zemmour se sert de l’histoire pour légitimer la violence et l’exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l’humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable.
Je n’ai pas, …
Je recherche plusieurs choses dans ce genre de lecture : - apprendre de nouveaux faits, des points de repères historiques et politiques - être armé en cas de largage impromptu de « il a parfaitement raison de dire que… »
Deux points largement atteints !
Chaque chapitre commence par une courte citation de Zemmour.
S’ensuit en quelques paragraphes une réfutation point par point des propos cités.
C’est clair et limpide.
On constate chapitre après chapitre que les propos tenus ne sont que peu le produit d’une ignorance, mais surtout d’une déformation voulue des faits.
Dans quel but ?
Au-delà de l’élection présidentielle, c’est enfin de compte assez clair :
Éric Zemmour se sert de l’histoire pour légitimer la violence et l’exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l’humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable.
Je n’ai pas, encore, lu d’autres « Tracts » dans la même collection.
Je ne sais si, quant à la forme ou au fond, s’il ressemble aux précédents.
Je vais m’y intéresser de plus près : c’est un format efficace.
Bémol
Le tract manque de sources et de renvois vers des lectures pour approfondir les thèmes abordés.
Je vais enrichir cette section au fur et à mesure.
Mais pour commencer, je vous recommande :
- La vidéo de Nota Bene avec deux auteurs du tract.
Essentielle vidéo si vous voulez mieux comprendre, les motivations, la démarche de deux des auteurs - Veni Vidi Vici - La survie des juifs en France, de Jacques Semelin
Billet de blog sur le livre de Jacques Semelin qui semble excellent. - Pas envie de lire ce billet de blog ?
La video La survie des juifs en France, par Jacques Semelin - BiblioVVS #4" (je vous conseille vivement toutes les vidéos de la chaine) - Veni Vidi Vici - Jacques Semelin et « l’énigme des 75% » : une mémoire troublée
qui parle du livre « Jacques Semelin, avec Laurent Larcher, Une énigme française, Albin Michel, 2022 » - Les émissions « Arrêts sur histoire » d’« Arrêt sur images »
avec entre autres les épisodes : - Papon et Vichy : Mathilde Larrère démonte Zemmour
- Clovis, « cancellé » ? Zemmour accuse, Larrère répond
- Zemmour, révisionniste aussi sur l’affaire Dreyfus
- Zemmour et la « midinette » Beauvoir
Avez-vous d’autres sources à me conseiller ?
Si oui les commentaires sont disponibles en bas de page.
Quelques citations
Éric Zemmour se sert de l’histoire pour légitimer la violence et l’exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l’humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable.
Rejetant toute repentance, Éric Zemmour ne pleure pas les milliers de protestants, hommes, femmes et enfants assassinés par des catholiques en 1572. Il regrette qu’on n’ait alors pas fini le travail : la « vague » protestante était très haute, « la Saint-Barthélemy l’a repoussée mais ne l’a pas brisée » (Destin français, p. 332).
Le bellicisme et le nationalisme outrancier ne sont sûrement pas de bons guides pour comprendre l’histoire de la guerre, ni celle des hommes en guerre.
Le jour même du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le maréchal Pétain et Pierre Laval, chacun de son côté, demandent aux Français de ne pas prendre part à un conflit qui ne les concernait pas. Peut-on plus clairement dire que la guerre ou la revanche contre l’Allemagne n’était pas et n’avait jamais été un objectif de Pétain et de son régime ?
– Quand Vichy met toute la puissance de l’État dans la politique d’arrestation des juifs étrangers et de leurs enfants (la plupart français, car nés en France !), un maximum de victimes sont livrées aux nazis. Du 17 juillet au 11 novembre 1942, sous l’effet de l’« arrangement » négocié par le chef de la police de Vichy René Bousquet avec les chefs de la police allemande, trente-six mille juifs sont déportés – trente-six mille en moins de quatre mois !
– Quand au contraire, après novembre 1942, la France est entièrement occupée, que son gouvernement est dépouillé de tout ce qui lui restait de souveraineté (la zone libre, l’Empire, son armée d’armistice) et réduit au rang d’État fantoche, il faut vingt mois aux autorités allemandes pour obtenir la déportation de trente-deux mille juifs.De fait, sur les 74 150 juifs déportés vers les camps et centres de mise à mort, 24 000, dont plus de 7 000 enfants, avaient la nationalité française…
À l’en croire, les femmes n’ont pas de patrie, pas de colonne vertébrale, pas de cerveau, juste des émotions érotiques pour les hommes de pouvoir…
En conclusion
On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas
L’inexactitude est érigée en méthode, la mauvaise foi en moteur de la connaissance ; l’histoire est convoquée comme une « arme politique » au mépris des travaux et des usages scientifiques.