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Lover of classics, French lit student. I actually started reading more modern literature, so it's gonna be fun.
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ElectricMari started reading L'espace d'un an by Becky Chambers

L'espace d'un an by Becky Chambers
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un …
ElectricMari rated The Taiga Syndrome: 3 stars

The Taiga Syndrome by Cristina Rivera Garza, Cristina Rivera Garza
Fairy tale meets detective drama in this David Lynch–like novel by a writer Jonathan Lethem calls “one of Mexico’s greatest …
ElectricMari finished reading The Taiga Syndrome by Cristina Rivera Garza

The Taiga Syndrome by Cristina Rivera Garza, Cristina Rivera Garza
Fairy tale meets detective drama in this David Lynch–like novel by a writer Jonathan Lethem calls “one of Mexico’s greatest …
ElectricMari started reading Petite histoire de la cosmologie by Françoise Combes

Petite histoire de la cosmologie by Françoise Combes
La cosmologie a pour but de décrire l’Univers et d’en retracer l’histoire. Jusqu’au début du XXe siècle, l’Univers observable se …
ElectricMari rated Devant la douleur des autres: 4 stars
ElectricMari finished reading Devant la douleur des autres by Susan Sontag
On assigne, peut-être trop de valeur à la mémoire, pas assez à la réflexion. Se souvenir est un acte éthique, qui possède une valeur éthique en soi, et par soi. La mémoire est, douloureusement, le seul rapport que nous puissions entretenir avec les morts. L'idée que le souvenir est un acte éthique est donc profondement ancré dans notre nature d'êtres humains, qui savons qui nous allons mourir et qui pleurons ceux qui, dans le cours normal des choses, meurt avant nous – nos grands-parents, nos parents, nos professeurs, nos amis, plus âgés. L'absence de cœur et l'amnésie semblent aller ensemble. Mais l'histoire émet des signaux contradictoires quant à la valeur du souvenir sur la durée plus longue de l'histoire collective. Il y a, tout bonnement, trop d'injustice dans le monde. Et l'excès de souvenirs rend amère. Faire la paix, c'est oublier. Pour que la réconciliation ait lieu, il est nécessaire que la mémoire soit défectueuse et limité.
— Devant la douleur des autres by Susan Sontag (Page 123)
Désigner l'enfer, ne nous dit rien, bien sûr, de ce que l'on peut faire pour tirer les gens de cet enfer, ni modérer ses flammes. Cela semble être en bien en soi, pourtant, que de reconnaître, d'élargir, notre appréciation du degré de souffrance, induite par la méchanceté humaine dans ce monde que nous partageons avec d'autres. Celui qui reste éternellement étonné devant l'existence de la dépravation, qui persiste à être incrédule face aux cruautés épouvantable que les hommes sont capables d'infliger d'eux-mêmes à d'autres hommes, celui-là n'a pas atteint l'état de maturité morale et psychologique. Personne, passé un certain âge, n'a le droit à ce genre d'innocence, de superficialité, à ce degré d'ignorance ou d'amnésie.
— Devant la douleur des autres by Susan Sontag (Page 122)
Les gens peuvent se détourner non pas uniquement parce que des images de violence, administrées à doses régulières, les ont rendus indifférents, mais aussi parce qu'ils ont peur. Comme chacun sait, le niveau de violence et de sadisme acceptables dans la culture de masse — cinéma, télévision, bandes dessinées, jeux électroniques — est en hausse. Des images qui, il y a quarante ans, auraient fait frémir de dégoût n'importe quel public ne suscitent même plus un battement de cils chez les jeunes clients des complexes multisalles. En fait, la violence délibérée divertit plus qu'elle ne choque dans la plupart des cultures modernes. Mais toutes les formes de violence ne suscitent pas le même détachement. Certains désastres constituent plus que d'autres des sujets d'ironie. C'est, mettons, parce que la guerre en Bosnie ne s'arrêtait pas, parce que les dirigeants déclaraient le problème insoluble, que le public étranger avait tendance à éteindre son téléviseur devant ces images ter-ribles. C'est parce qu'une guerre, n'importe quelle guerre, paraît impossible à arrêter que les gens perdent leur capacité à réagir à l'horreur. La compassion est une émotion instable. Elle doit se traduire en action, faute de quoi elle s'étiole. La question est de savoir que faire des sentiments que l'on a éveillés, du savoir que l'on a communiqué. Si le sentiment est qu'il n'y a rien que nous puissions faire — mais qui est ce « nous » ? — et rien qu'ils — mais qui, ils ? — puissent faire non plus, alors l'ennui, le cynisme, l'apathie gagnent.
— Devant la douleur des autres by Susan Sontag (Page 108 - 109)
Toute mémoire est individuelle et ne peut se reproduire – elle meurt avec chaque individu. Ce qu'on appelle mémoire collective n'est pas le travail du souvenir, mais une stipulation : voilà ce qui compte, voilà comment l'histoire s'est déroulée, et les images sont là, pour inscrire l'histoire dans la tête. Les idéologies créent des archives visuelles qui ont valeur d'exemple, des images représentatives qui condensent les significations couramment en usage et induisent des pensées, des sentiments, prévisibles. Les photographies qui ont déjà des allures des posters – le champignon atomique d'un essai nucléaire, Martin Luther King s'adressant à la foule du Lincoln Mémorial à Washington, l'astronaute marchant sur la lune – sont les équivalents visuels, des petites phrases habilement lâchées par les politiques. Elles commémorent, de façon aussi brutale que les timbres-poste, les Grands Moments Historiques ; d'ailleurs, les plus triomphal (hormis les la représentation de la bombe atomique) deviennent des timbres postes. Fort heureusement, il n'existe pas une photographie type des camps de concentration nazis.
— Devant la douleur des autres by Susan Sontag (Page 94 - 95)
ElectricMari started reading The Taiga Syndrome by Cristina Rivera Garza

The Taiga Syndrome by Cristina Rivera Garza, Cristina Rivera Garza
Fairy tale meets detective drama in this David Lynch–like novel by a writer Jonathan Lethem calls “one of Mexico’s greatest …