Le King de l’année, le voici ! Le Maître nous entraîne dans une intrigue rondement menée et peuplée de personnages attachants. Le suspens reste au rendez-vous même si l’identité du tueur n’est plus un mystère dès les premiers chapitres, le principal intérêt résidant dans le jeu établi entre le tueur et le policier à la retraite, hanté par cette enquête jamais résolue. Le tueur à la Mercedes est un champion du vice, sa façon de tuer nous laisserait presque admiratif devant tant d’ingéniosité. Esprit retors, manipulateur surdoué, mais également fils très attaché à sa mômôn, il prend un malin et démoniaque plaisir à provoquer Bill Hodges, pour le pousser à bout. Mais c’est sans compter le talent et la perspicacité de ce dernier, qui, bien qu’au bord du gouffre, retrouve un sens à sa vie de retraité divorcé et un peu alcoolique. Les personnages secondaires ne manquent pas d’intérêt non plus, comme d’habitude chez King tout le monde a son rôle à jouer et on s’attache vite au moindre protagoniste. La résolution de l’enquête mène à un final où la tension ne cesse de monter au fil des pages. Que dire de plus, si ce n’est qu’il s’agit à mon sens d’un très bon cru, bien noir et torturé comme je les aime.