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reviewed Reunion = by Fred Uhlman (Collection folio bilingue)

Review of 'Reunion =' on 'Goodreads'

5 stars

J’avais commencé ce roman de Fred Uhlman il y a plus de deux semaines mais mon déménagement m’a beaucoup occupé et j’ai très peu lu pendant ce laps de temps. Je viens de profiter d’une journée de repos pour terminer ce court roman de moins de cent-vingt pages.

Le résumé m’avait tout de suite séduit et en temps normal j’aurais certainement dévoré ce roman en moins de deux jours :


On a grey afternoon in 1932, a Stuttgart classroom is stirred by the arrival of a newcomer. Middle-class Hans is intrigued by the aristocratic new boy, Konradin, and before long they become best friends. It’s a friendship of the greatest kind, of shared interests and long conversations, of hikes in the German hills and growing up together. But the boys live in a changing Germany. Powerful, delicate and daring, Reunion is a story of the fragility, and strength, of the bonds between friends.

Reunion est d’abord le récit de l’amitié entre un adolescent juif de la bourgeoisie de Stuttgart et d’un hériter de l’aristocratie allemande. C’est aussi le récit de l’Histoire de l’Allemagne des années 1930 et de la montée du nazisme. Les deux récits sont intimement liés dans ce roman, puisque l’évolution de la situation politique en Allemagne va finir par séparer les deux amis.

I can’t remember exactly when I decided that Konradin had to be my friend, but that one day he would be my friend I didn’t doubt. Until his arrival I had been without a friend. There wasn’t one boy in my class who I believed could live up to my romantic ideal of friendship, not one whom I really admired, for whom I would have been willing to die and who could have understood my demand for complete trust, loyalty and self- sacrifice.

Je ne vais pas détailler ici l’intrigue du roman, il est suffisamment court pour que raconter le début suffise à en saisir le sens et les thématiques. J’ai en tout cas été emporté par ce texte qui parle à la fois d’amitié et d’Histoire. Plus précisément, le roman débute comme un récit sur l’amitié, avec toute l’insouciance qui peut accompagner ce genre de récit, avant que l’Histoire et la politique ne s’invitent progressivement dans le roman. Au début, la situation politique ne préoccupe pas vraiment les deux amis et leurs camarades, mais cela finit par changer au fil de l’année.

From outside our magic circle came rumours of political unrest, but the storm-centre was far away – in Berlin, whence clashes were reported between Nazis and Communists. Stuttgart seemed to be as quiet and reasonable as ever. It is true that there were occasional minor incidents – swastikas appeared on walls, a Jewish citizen was molested, a few Communists were beaten up – but life in general went on as usual.

There seemed to be nothing to worry about. Politics were the business of grown-up people; we had our own problems to solve. And of these we thought the most urgent was to learn how to make the best use of life, quite apart from discovering what purpose, if any, life had and what the human condition would be in this frightening and immeasurable cosmos. These were questions of real and eternal significance, far more important to us than the existence of such ephemeral and ridiculous figures as Hitler and Mussolini.

Le dénouement du roman est très réussi, avec une surprise finale qui ne fait que couronner la qualité du texte. Sans cette chute, c’est déjà un très bon roman ; avec la dernière phrase, on touche au sublime.

Reunion est véritablement un excellent roman, court, facile à lire, passionnant et qui traite frontalement mais avec délicatesse la montée du nazisme en Allemagne et ses conséquences.

J’ai lu que Fred Uhlman avait ensuite écrit une suite, voire deux, à ce roman. Je pense que je vais me renseigner pour me les procurer et les lire, en espérant qu’ils soient de la même veine que celui-ci.