Comte reviewed L'incivilité des fantômes by Rivers Solomon
Review of "L'incivilité des fantômes" on 'Goodreads'
3 stars
C'est un roman que j'ai apprécié, mais que j'ai trouvé moins abouti que Sorrowland (ce qui n'a rien de surprenant, étant donné que An unkindness of ghosts est son premier roman - quel titre ! j'adore ce titre, l'original ou la traduction). Peut-être aussi que ce roman est brouillon. Il a plein de bonnes idées, de belles idées, mais le résultat est un peu chancelant.
J'ai apprécié la caractérisation des personnages, et particulièrement la relation touchante entre Aster et Theo. L'autisme d'Aster est très bien rendu, et j'ai beaucoup, beaucoup aimé la transposition de sa neuroatypie en mots (ses émotions ne sont pas expliquées et ses réactions nous suprennent, par exemple : ça marche très bien). Il y a des personnages entièrement négatifs, mais aucun personnage entièrement positif.
La narration décousue est volontaire, et je ne sais pas trop ce qui a fait qu'elle m'a en partie déplu, mais en …
C'est un roman que j'ai apprécié, mais que j'ai trouvé moins abouti que Sorrowland (ce qui n'a rien de surprenant, étant donné que An unkindness of ghosts est son premier roman - quel titre ! j'adore ce titre, l'original ou la traduction). Peut-être aussi que ce roman est brouillon. Il a plein de bonnes idées, de belles idées, mais le résultat est un peu chancelant.
J'ai apprécié la caractérisation des personnages, et particulièrement la relation touchante entre Aster et Theo. L'autisme d'Aster est très bien rendu, et j'ai beaucoup, beaucoup aimé la transposition de sa neuroatypie en mots (ses émotions ne sont pas expliquées et ses réactions nous suprennent, par exemple : ça marche très bien). Il y a des personnages entièrement négatifs, mais aucun personnage entièrement positif.
La narration décousue est volontaire, et je ne sais pas trop ce qui a fait qu'elle m'a en partie déplu, mais en tout cas, il y a eu des moments où je ne comprenais pas les enjeux et où j'étais un peu perdu (susciter un effort de réflexion chez le lecteur n'est pas un problème, mais quelque chose était maladroit). Je dirais qu'on n'a pas assez de worldbuilding. C'est génial, de ne pas avoir d'exposition artificielle au début, et je n'aurais pas voulu en avoir, mais j'aurais vraiment apprécié en savoir plus sur la vie au vaisseau, sur cette société : on n'en a que la violence, et rien d'autre. En même temps, cela s'explique très bien par le fait qu'Aster, par sa situation, n'en voit aussi que la violence, et rien d'autre.
C'est un détail, mais : peut-être est-ce la faute de la traduction, mais pourquoi expliquer qu'à tel endroit, on se réfère à tous les enfants par "iel" (they en anglais, je suppose), pour que l'enfant en question soit "elle" tout le long du roman, et que la question ne revienne jamais ?
Pour conclure, je dirais que la construction est ambitieuse mais maladroite, que les thèmes sont forts mais pas assez soutenus par le worldbuilding, qu'il y a des moments où on n'arrive tout simplement pas à croire ce qui se passe (et je prends conscience que l'invraisemblable était aussi ce que je reprochais à Sorrowland ; évidemment, ce n'est pas un défaut gênant tout le monde). Pour autant, les personnages valent le coup, particulièrement pour l'exploitation littéraire de l'autisme. Car Rivers Solomon écrit très bien et intelligemment, et je lirai Soif de sang et ses autres oeuvres à venir.