Crapounifon reviewed La passion des Anabaptistes by Ambre
Le Soulèvement de l'homme ordinaire
4 stars
C'est l'autre nom de la Guerre des paysans dont cette BD retrace le parcours de trois de ses dirigeants, Joss Fritz, du Bundschuh, Thomas Müntzer en Thuringe puis Jean de Leyde à Münster. L'époque faisait que tout mouvement politique était religieux et l'anabaptisme fût une des formes que prirent ces révoltes contre les impôts, l'église romaine et la noblesse, voulant renverser le clergé et la religion pour un retour à un christianisme primitif, sorte de communisme féodal pour la communauté des biens, voire, à l'instar de l'Utopie de More, des femmes. Ainsi derrière des délires mystiques qui en entraîneront certains dans la déchéance (de Leyde), il ne faut pas se tromper, il s'agissait, à défaut de révolution, bien de révoltes contre les possédants. Eux l'ont d'ailleurs bien compris, Luther en premier, et ils ont tremblé. La violence des propos de Müntzer montrant tout son mépris des princes est prenante. Concernant …
C'est l'autre nom de la Guerre des paysans dont cette BD retrace le parcours de trois de ses dirigeants, Joss Fritz, du Bundschuh, Thomas Müntzer en Thuringe puis Jean de Leyde à Münster. L'époque faisait que tout mouvement politique était religieux et l'anabaptisme fût une des formes que prirent ces révoltes contre les impôts, l'église romaine et la noblesse, voulant renverser le clergé et la religion pour un retour à un christianisme primitif, sorte de communisme féodal pour la communauté des biens, voire, à l'instar de l'Utopie de More, des femmes. Ainsi derrière des délires mystiques qui en entraîneront certains dans la déchéance (de Leyde), il ne faut pas se tromper, il s'agissait, à défaut de révolution, bien de révoltes contre les possédants. Eux l'ont d'ailleurs bien compris, Luther en premier, et ils ont tremblé. La violence des propos de Müntzer montrant tout son mépris des princes est prenante. Concernant la BD, le dessin est magnifique, sombre, et nous éclaire (sic) sur quelques circonstances et épisodes qui s'étalent de 1493 à 1534. Se mêle aux dessins, des fragments de la vie de Luther au lettrage d'époque avec lettrines. On pourra regretter que cela ne montre qu'un côté trop sombre, renforcer par l'issue tragique, et pas assez l'espoir que cela pouvait représenter pour des paysans étranglés par les charges, le petit peuple des villes, qui prirent leur sort en mains. Ce fût une libération des esprits, l'esprit de la Renaissance touchant les plus opprimés. On pourra continuer avec La guerre des pauvres d'Eric Vuillard, les livres de Maurice Pianzola, d'Ernst Bloch et bien entendu, La guerre des paysans en Allemagne d'Engels.