Crapounifon reviewed La septième fonction du langage by Laurent Binet
Ce qui est dit est dit
4 stars
Un polar comique et ubuesque au pays de la théorie française.
Barthes, le sémiologue, est renversé par une voiture après une réunion avec Mitterrand. Accident ou intention ? Laquelle ? S'ensuit une enquête abracadabrante ou plutôt surréaliste, à en Italie et aux Etats-Unis. Nous découvrons la France de Giscard, les traînées post-soixane-huitardes du milieu intellectuel de droite et de gauche, la «French Theory» mais surtout la linguistique et la sémiologie de Saussure à Barthes en passant par Eco et Jakobson.
Nous découvrirons les élucubrations des philosophes français post-modernistes qui eurent beaucoup de succès, a fortiori aux Etats-Unis mais surtout, bien plus intéressant, un peu de linguistique et de sémiologie.
Nous croiserons tout ce petit entre-soi relativiste, Michel Foucault, Louis Althusser, Julia Kristeva, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Roland Barthes, Philippe Sollers, Hélène Cixous, Guattari, Lacan, Jean-Edern Hallier et même BHL. Et le milieu politique qui va avec, Moati, Fabius, Lang etc. …
Un polar comique et ubuesque au pays de la théorie française.
Barthes, le sémiologue, est renversé par une voiture après une réunion avec Mitterrand. Accident ou intention ? Laquelle ? S'ensuit une enquête abracadabrante ou plutôt surréaliste, à en Italie et aux Etats-Unis. Nous découvrons la France de Giscard, les traînées post-soixane-huitardes du milieu intellectuel de droite et de gauche, la «French Theory» mais surtout la linguistique et la sémiologie de Saussure à Barthes en passant par Eco et Jakobson.
Nous découvrirons les élucubrations des philosophes français post-modernistes qui eurent beaucoup de succès, a fortiori aux Etats-Unis mais surtout, bien plus intéressant, un peu de linguistique et de sémiologie.
Nous croiserons tout ce petit entre-soi relativiste, Michel Foucault, Louis Althusser, Julia Kristeva, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Roland Barthes, Philippe Sollers, Hélène Cixous, Guattari, Lacan, Jean-Edern Hallier et même BHL. Et le milieu politique qui va avec, Moati, Fabius, Lang etc. J'en oublie, tant mieux. Et il n'y a pas que moi, tant mieux aussi.
Mais nous croiserons aussi des gens intéressants, Umberto Eco, Noam Chomsky, John Searle (sans sa chambre chinoise), Roman Jakobson et le milieu de la philosophie analytique outre-atlantique.
C'est évidemment truffé de références d'époque, et leur connaissance rend le roman plus amusant. Les Sollers, Foucault, BHL, etc. y sont décrits comme de sales gosses ou des salopards, pouvant raconter n'importe quoi pour choquer ou flatter leurs égos surdimensionnés. Un Derrida, pour résumer le niveau, appelle «Sarl», John Searle... Mention spéciale à Althusser, le maoïste féminicide, qui échappa à la prison grâce à la période et l'intervention de son milieu pour le déclarer fou.
Mais même sans avoir toutes les références, le livre montre une certaine vacuité de ces philosophes, certes cultivés, certes brillants mais tournant à l'ego ou bien à un relativisme réactionnaire, sous leurs dehors pseudo-radicaux.
Cela serait anecdotique si le livre ne décrivait pas une «idéologie» qui a toujours court aujourd'hui et qui s'en prend, dans ses avatars les plus conséquents, au rationalisme, à l'universalisme, à l'existence de la lutte de classe et même à la science.
Tout cela sans se prendre au sérieux qui cède très vite la place au grand-guignol et à une mise en abyme amusante.
Un mélange explosif de Daniel Pennac, du Pendule de Foucault (mais là on parle de Léon), de Tardi, même d'Eyes Wide Shut et de Le coup du parapluie.