Comte reviewed If We Were Villains by M. L. Rio
Review of 'If We Were Villains' on 'Goodreads'
4 stars
Je l'ai avalé en une journée. Je crois que j'ai apprécié ma lecture.
Bien sûr, si on le compare à The Secret History, il n'a pas le même souffle, pas la même ampleur, pas le même poids. Et la comparaison vient forcément, car l'intrigue est la même : des étudiants sont obsédés par leurs études, deviennent zinzins, et tuent un de leurs meilleurs amis, PRANK ça tourne mal. Les deux structures ont aussi de franches similarités. Bref, c'est bien une réécriture de TSH. Et The Secret History fait un meilleur The Secret History que If We Were Villains.
Toutefois, si on considère IWWV en lui-même, si on oublie la comparaison, le roman peut tout à fait déployer ses qualités. Il a une identité propre, conçue autour du théâtre, qui régit son unité thématique et son organisation.
Et honnêtement, je respecte l'obsession de l'autrice pour Shakespeare. Créer des personnages …
Je l'ai avalé en une journée. Je crois que j'ai apprécié ma lecture.
Bien sûr, si on le compare à The Secret History, il n'a pas le même souffle, pas la même ampleur, pas le même poids. Et la comparaison vient forcément, car l'intrigue est la même : des étudiants sont obsédés par leurs études, deviennent zinzins, et tuent un de leurs meilleurs amis, PRANK ça tourne mal. Les deux structures ont aussi de franches similarités. Bref, c'est bien une réécriture de TSH. Et The Secret History fait un meilleur The Secret History que If We Were Villains.
Toutefois, si on considère IWWV en lui-même, si on oublie la comparaison, le roman peut tout à fait déployer ses qualités. Il a une identité propre, conçue autour du théâtre, qui régit son unité thématique et son organisation.
Et honnêtement, je respecte l'obsession de l'autrice pour Shakespeare. Créer des personnages qui passent leur vie à citer Shakespeare et vivent chaque événement au travers d'un filtre shakespearien ? Louable. Admirable. I mean, pourquoi écrire, finalement, si ce n'est pas pour écrire ce qu'on voudrait lire ?
Les personnages sont prétentieux. Il n'y a aucune subtilité autour de la fatalité. Et j'adore. La formule a super bien marché sur moi. Le texte ne cesse de pointer les rouages du destin parce qu'on est dans une tragédie qui a pour thème les tragédies. Les ficelles sont énormes, et c'est parfait. I mean, pourquoi lire, finalement, si ce n'est pas pour voir avec plaisir l'approche d'une catastrophe inévitable à l'horizon, portée par tous les double-sens possibles ("oh là là la quatrième année c'est l'année de la tragédie", "oh là là macbeth est une pièce maudite", "oh là là tout ce dont on parle peut être interprété par des références à la mort sans qu'on ne s'en rende compte"...) ? Aucune idée. Je suis fan.
Les scènes jouées par les personnages sont toujours particulièrement significatives dans leur développement et l'économie de l'intrigue. Ça me rend zinzin. Tout est over the top et mélodramatique. Je ne le savais pas, mais j'avais besoin de lire deux personnages exprimer et révéler leurs sentiments complexes l'un envers l'autre en jouant du Shakespeare devant de nombreux spectateurs.
C'est aussi un texte auquel je peux faire des reproches. Les personnages auraient pu être plus creusés. Certes, ils sont unidimensionnels en partie parce qu'ils incarnent jusqu'au bout les types théâtraux qu'on leur a imposés, mais ces types auraient pu être mieux explorés.
J'aime beaucoup le fait qu'Oliver soit décrit comme gentil par tout le monde, alors qu'il est au mieux indifférent, au pire cruel avec ses soeurs, tout comme le fait qu'il soit tout à fait conscient que Meredith souffre d'être autant sexualisée en continuant pourtant de la sexualiser. C'est intéressant dans la construction du personnage, pour son ambiguïté. Mais, bien que j'aime beaucoup être plongé dans une vision avec toutes ses failles, il aurait été malgré tout souhaitable de contrebalancer d'une façon ou d'une autre tout ce que nous livre Oliver. Il n'y a pas assez de voix extérieures qui viennent contredire le point de vue du narrateur.
On peut aussi penser, dans les défauts, à l'artificialité des répliques ou des réactions, mais comme ce sont aussi les raisons pour lesquelles j'aime ce roman...
Pour conclure, If We Were Villains est une ode au plaisir de la lecture. Une ode à Shakespeare, oui, bien sûr, mais surtout une ode au frisson dramatique, une ode aux coups de théâtre, aux intrigues convenues, aux émotions excessives, aux archétypes de personnage - et c'est réussi.