okenwillow reviewed Ethan Frome by Edith Wharton
Review of 'Ethan Frome' on 'Goodreads'
4 stars
Ethan Frome, court et rapide petit roman d’Edith Wharton (l’occasion pour moi de la découvrir), se lit à peu près d’une traite, avec un ou deux mouchoirs à proximité pour les plus émotifs. Car l’ambiance est sombre, pessimiste, le propos est désespérant. Vous êtes avertis.
Le narrateur fait la connaissance d’Ethan Frome, quinquagénaire ombrageux et estropié, peu causant, dont le voisinage rechigne à raconter complètement la triste histoire. Lorsque les circonstances amènent Ethan à recevoir le narrateur chez lui, dans son intimité, celui-ci entame le récit de la vie d’Ethan à partir de bribes de témoignages.
Vingt ans plus tôt, Ethan vit avec sa femme, Zenobia, de sept ans son aînée. Mariés par reconnaissance et pragmatisme, le couple n’a pas grand-chose en commun et semble plutôt malheureux. L’arrivée de Mattie, la cousine de Zenobia va apporter un peu de lumière et de joie dans le foyer, mais éveiller la méfiance …
Ethan Frome, court et rapide petit roman d’Edith Wharton (l’occasion pour moi de la découvrir), se lit à peu près d’une traite, avec un ou deux mouchoirs à proximité pour les plus émotifs. Car l’ambiance est sombre, pessimiste, le propos est désespérant. Vous êtes avertis.
Le narrateur fait la connaissance d’Ethan Frome, quinquagénaire ombrageux et estropié, peu causant, dont le voisinage rechigne à raconter complètement la triste histoire. Lorsque les circonstances amènent Ethan à recevoir le narrateur chez lui, dans son intimité, celui-ci entame le récit de la vie d’Ethan à partir de bribes de témoignages.
Vingt ans plus tôt, Ethan vit avec sa femme, Zenobia, de sept ans son aînée. Mariés par reconnaissance et pragmatisme, le couple n’a pas grand-chose en commun et semble plutôt malheureux. L’arrivée de Mattie, la cousine de Zenobia va apporter un peu de lumière et de joie dans le foyer, mais éveiller la méfiance de l’épouse aigrie et maladive.
Pour ne pas vivre séparés, Ethan et Mattie vont commettre un geste radical.
Misère humaine, affective, amoureuse, misère tout court, de quoi plomber l’ambiance, car tout y est !
Le destin d’Ethan, jeune homme pauvre déjà parti du mauvais pied, l’a éloigné du chemin qu’il aurait souhaité, les circonstances le poussant à prendre de lourdes responsabilités, pour assez peu de satisfactions.
Les années passant, la nécessité de gagner assez d’argent pour faire vivre son foyer et soigner une mégère hypocondriaque ont fait d’Ethan un jeune homme triste mais pas insensible à la fraîcheur de la cousine Mattie. De prime abord, on plaint ce jeune couple impossible et on donnerait bien quelques claques à l’empêcheuse de tourner en rond incarnée par Zenobia.
Une empathie se développe envers Ethan et Mattie, pris au piège d’une situation ingrate et douloureuse.
Après réflexion (oui, cela m’arrive), il est troublant de voir que l’on peut interpréter les choses autrement, selon sa propre sensibilité. D’un côté nous avons un jeune homme mal marié, mais responsable, soucieux de fournir à son épouse moche et malade* le meilleur confort, mais sans en avoir les moyens financiers, à son plus grand désarroi, et qui finit par tomber amoureux d’une autre sans s’autoriser à trahir sa femme.
De l’autre côté nous avons Zenobia, femme dévouée aux siens au point d’y perdre sa santé autant physique que mentale, négligée par son mari, finalement pas aussi à l’aise qu’elle l’aurait espéré, qui recueille une cousine sans ressources, mais un brin incapable et feignante, voire carrément ingrate puisqu’elle tombe amoureuse du mari ! Mari soumis ou volage ? Épouse tyrannique ou auto-sacrifiée ? Une cousine ingrate ou innocente et pure ?
Bref, nous voilà dans une situation où finalement tout est complexe, où personne n’est vraiment fautif, car tout le monde est victime du devoir et des circonstances, et où la fatalité frappe sans distinction, car au bout du compte, comment prendre parti dans une histoire aussi tragique ?
La conclusion peut sembler un peu abrupte, mais j’y vois comme un voile de pudeur jeté sur le destin déprimant des personnages. Il aurait été indécent et inutile de s’y attarder.
Une bien jolie découverte !