Guy Delisle ist wieder auf Reisen. Diesmal begleitet er seine Frau, die für die Hilfsorganisation Ärzte ohne Grenzen arbeitet, nach Israel. Zwischen Haushalt, Kinderpflege und dem Versuch, ein neues Projekt in Angriff zu nehmen, erkundet der Zeichner die Heilige Stadt und kommt ganz allmählich hinter einige ihrer unzähligen Geheimnisse.
In gewohnt lakonisch humorvoller Manier beobachtet Guy Delisle den Alltag in Jerusalem und zeichnet so ein sehr persönliches Bild eines Landes, das von jahrzehntelangen Konflikten geprägt ist.
the intention here was to have the politics come through via a wilfully ignorant narrator going about their daily life in Jerusalem, losing their keys, picking up their kids, trying to get work done etc.
faux-naive is probably my least favourite register, here it lends itself to framing the question of supporting the settlements in terms of a bourgeois anxiety re: ethical consumption but on the other hand it emphasises the moments in which settlers reveal themselves to be paranoid racist freaks, e.g. calling MSF and Obama Hamas supporters. the author is of course subject to the same accusations in the comment section here, as ever it underlines that any angle on the occupation which is even slightly clear-eyed will be condemned as anti-Semitic propaganda
1) "Ah, y'a la télé. Et même un lecteur DVD. Et qui lit... les formats... DIVX. Cool. Les enfents pourront regarder 'Chapi Chapo.' Mmm... des livres. Plein de livres. Beaucoup de gens sont passés par ici, on dirait... des espagnols, des anglophones, des italiens... bibliothèque sans frontières. Oeuvres de jeunesse, poésie... il y a au moins 5 livres de Victor Hugo. Sans doute un grand romantique, on en croise régulièrement parmi les humanitaires. Un jeune médecin, je parie... On trouve tout un tas de traces laisées par ceux qui sont passés ici. Des petits bouts de vie laisées derrière soi. On en laissera sûrement à notre tour."
2) "Ce week-end, une de ces psychologues dort chez nous (dans la pièce qui me sert d'atelier). À un moment, je la vois qui parle avec Alice. 'Qu'est-ce qui se passe, elle t'embête?' 'Non, c'est rien. Elle a pris mon doudou.' 'Ton doudou?' …
1) "Ah, y'a la télé. Et même un lecteur DVD. Et qui lit... les formats... DIVX. Cool. Les enfents pourront regarder 'Chapi Chapo.' Mmm... des livres. Plein de livres. Beaucoup de gens sont passés par ici, on dirait... des espagnols, des anglophones, des italiens... bibliothèque sans frontières. Oeuvres de jeunesse, poésie... il y a au moins 5 livres de Victor Hugo. Sans doute un grand romantique, on en croise régulièrement parmi les humanitaires. Un jeune médecin, je parie... On trouve tout un tas de traces laisées par ceux qui sont passés ici. Des petits bouts de vie laisées derrière soi. On en laissera sûrement à notre tour."
2) "Ce week-end, une de ces psychologues dort chez nous (dans la pièce qui me sert d'atelier). À un moment, je la vois qui parle avec Alice. 'Qu'est-ce qui se passe, elle t'embête?' 'Non, c'est rien. Elle a pris mon doudou.' 'Ton doudou?' 'Oui, mon doudou. Je dors toujours avec lui. C'est un objet de transition et aussi un ersatz de copain pour évacuer mon trop-plein d'émotions.' Ce que j'ai traduit en langage de bébé par: 'Pas touche doudou.'"
3) "Pour un étranger qui habite en Israël, il est très surprenant de voir la liberté de ton utilisée par les journalistes locaux. En Europe, où on est habitué à plus de retenue pour critiquer Israël et son gouvernement, ça nous paraîtrait presque choquant. Le 24 septembre dernier, Zeev Sternhell, un des membres fondateurs du mouvement 'La paix maintenant', a échappé à un attentat commis par des juifs d'extrême droite. Les journaux ont parlé de terrorisme juif. En France, on y réfléchirait à deux fois avant d'écrire que des juifs commettent des pogroms ou des actes terroristes. En Israël, ça ne pose pas de problème. Le pays est une démocratie et la presse fonctionne librement. On ne peut pas en dire autant des pays voisins (pour le moment). Alors qu'ici, les journalistes demeurent très critiques et on peut tomber sur ce genre de phrases: 'Israël est une démocratie pour les juifs, mais c'est un pais juif pour les arabes qui y habitent.' Qui aime bien châtie bien."
4) "C'est alors qu'un prêtre, qui passait par là, vient à notre rencontre. Avec un fort accent espagnol, il nous propose de faire quelques pas en sa compagnie jusqu'au fond du jardin. 'Vois voyez, ils ont construit le mur ici. Derrière, il y a une congrégation de soeurs. Pour venir nous voir, elles doivent prendre la voiture. Autrefois, on passait par cette petite porte. Maintenant, on a le checkpoint. La nuit, les soldats patrouillent. Ils ont mis des caméras. Beaucoup de chrétiens ne peuvent plus venir nous voir.' C'est un beau bonhomme, ce prêtre, un visage maigre, des yeux creuses avec un petit quelque chose de triste dans le regard. L'air de rien, on discute depuis une bonne heure. Le prêtre se dirige vers son église, on le suit. L'intérieur est sobre, pas très joli. Il trempe son pouce dans un fiole remplie d'huile et, comme le faisait la sainte à qui cette église est dédiée, il trace un croix sur nos fronts. On aurait été bouddhistes ou animistes, son geste aurait été le même. Nadège, qui est plus croyante que moi, verse une larme. Sans savoir pourquoi ni comment, je n'en suis pas loin..."
Excellent book, detailing common little everyday things people face in the region. Although i lack the background required to understand everything, it's still an interesting read. Definitely makes me want to research a bit more into the region, and maybe even visit some day.