nocteripp reviewed Le Peuple d'en bas by Jack London
Au mépris de l'attrait
3 stars
De l'expression de la réalité ressort ou l'émotion, ou les faits. Et l'intérêt qu'on porte aux choses résulte souvent d'un subtil émoi dissimulé parmis des lieus de raison, ou alors d'un minimum de sens nous retenant de l'abîme des sensations.
Du peuple d'en bas et de leur condition, London exhibe les faits. Et bien qu'investit à retranscrire la vie des habitants de l'East End de Londres, l'auteur s'abandonne parfois presque à l'étude. Il laisse de côté pendant plusieurs chapitres la narration mouvante du début du livre et soudain énumére, cite, liste, et ordonne. Notre considération pour ceux qui subissent s'amenuise et l'effet recherché s'estompe alors. Ce dernier existe tout même, rattrapé in-extremis par notre humanité résiduelle. Ce qui est sûr c'est que l'écriture n'y est pour rien, trop concentrée à cet instant sur le défi intellectuel de la description complète et exhaustive de la situation.
C'est bien là l'éceuil de …
De l'expression de la réalité ressort ou l'émotion, ou les faits. Et l'intérêt qu'on porte aux choses résulte souvent d'un subtil émoi dissimulé parmis des lieus de raison, ou alors d'un minimum de sens nous retenant de l'abîme des sensations.
Du peuple d'en bas et de leur condition, London exhibe les faits. Et bien qu'investit à retranscrire la vie des habitants de l'East End de Londres, l'auteur s'abandonne parfois presque à l'étude. Il laisse de côté pendant plusieurs chapitres la narration mouvante du début du livre et soudain énumére, cite, liste, et ordonne. Notre considération pour ceux qui subissent s'amenuise et l'effet recherché s'estompe alors. Ce dernier existe tout même, rattrapé in-extremis par notre humanité résiduelle. Ce qui est sûr c'est que l'écriture n'y est pour rien, trop concentrée à cet instant sur le défi intellectuel de la description complète et exhaustive de la situation.
C'est bien là l'éceuil de ce type d'expérience rapportées. En devenant l'œil et la voix d'une classe inférieure à la sienne, Jack London n'en devient pas réellement le corps. Il se dissocie souvent et rapporte alors un récit souvent plat et rarement émouvant. Simone Veil qui organise une expérience similaire dans La Condition Ouvrière, subit elle la violence réelle et sur le long terme de la bête industrielle. Elle devient plus qu'une observatrice active se fondant aux ouvriers, elle devient ouvrière. Il résulte de sa chair, et de son esprit à bout, ce mélange essentiel qui retient le lecteur. Voilà donc une réponse de ce qui manque ici à London: l'abandon à la cause.
De plus je ne pense pas que les défauts viennent du projet en lui même. L'idée selon laquelle seuls ceux qui le vivent l'écrivent intelligemment n'est ni juste ni honnête. Les approches peuvent être différentes et aboutir à de grandes idées pour des publics doubles, friands des multiples visions qu'offrent les écrivains. Tout ces binômes liés par les sujets mais distants par leur perspective (ex. Fanon & Sartre) ouvrent pour et sur les autres des fenêtres de vérité.
Expérience, étude, ou essai ? Peu importe et sûrement les trois mais ce qui en ressort est fort hétérogène. Les styles ne s'entrechoquent que succinctement et à tort. On se désintéresse, et ce même si le sujet est passionnant et important.