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Interview : Owi Owi, ou la cuisine accessible aux neuroatypies
Le quotidien est parfois compliqué pour les TDAH, TSA et autres neuroatypies. Se nourrir et cuisiner font partie du lot. Troubles attentionnels, rigidités alimentaires, difficultés d’organisation, besoin d’explications précises (liste non exhaustive), sont autant de freins aux plaisirs alimentaires. Toujours attachée aux astuces qui nous simplifient la vie, je te propose de découvrir la cuisine sauce Owi, testée et approuvée par de nombreux·ses adelphes. Et la meilleure façon de le faire est d’aller à la rencontre de l’artiste.
Owi est auteure de trois livres de cuisine, publiés chez Albin Michel, et d’un blog, owiowifouettemoi.com. Elle vit à Bruxelles, aime Yotam Ottolenghi et la crème au beurre.
Pourquoi les neuroatypiques aiment la cuisine avec Owi
Si on me demande ce qui caractérise les livres d’Owi, et pourquoi j’ai un vrai coup de coeur, je réponds : En un mot, …
Interview : Owi Owi, ou la cuisine accessible aux neuroatypies
Le quotidien est parfois compliqué pour les TDAH, TSA et autres neuroatypies. Se nourrir et cuisiner font partie du lot. Troubles attentionnels, rigidités alimentaires, difficultés d’organisation, besoin d’explications précises (liste non exhaustive), sont autant de freins aux plaisirs alimentaires. Toujours attachée aux astuces qui nous simplifient la vie, je te propose de découvrir la cuisine sauce Owi, testée et approuvée par de nombreux·ses adelphes. Et la meilleure façon de le faire est d’aller à la rencontre de l’artiste.
Owi est auteure de trois livres de cuisine, publiés chez Albin Michel, et d’un blog, owiowifouettemoi.com. Elle vit à Bruxelles, aime Yotam Ottolenghi et la crème au beurre.
Pourquoi les neuroatypiques aiment la cuisine avec Owi
Si on me demande ce qui caractérise les livres d’Owi, et pourquoi j’ai un vrai coup de coeur, je réponds : En un mot, l’accessibilité.
Je ne suis pas seule à le dire : dans le sillage d’Owi, sur les réseaux sociaux, de nombreux·ses personnes neuroatypiques en témoignent.
Ce qu’on y trouve comme nulle part ailleurs :
- Des indications claires sur le matériel
- Des listes d’ingrédients qui peuvent se substituer les uns aux autres
- Des recettes explicites sur tout (ingrédients, temps de cuisson, matériel…)
- Des recettes à la fois rapides et goûteuses
- Des conseils sur les choses à ne pas tenter et pourquoi
- Un vocabulaire compréhensible au quotidien
- Des clins d’œil et de l’humour pour détendre l’atmosphère
Ce que tu ne trouveras pas, c’est du jugement, des injonctions à « bien » te nourrir et à freiner ton plaisir. Ici, la gourmandise est bienvenue, et tu peux l’adapter à ta guise à tes besoins particuliers.
Le résultat, c’est trois bouquins et un blog qui facilitent l’approche de la cuisine sur un mode à la fois fluide et décomplexé. Les explications détaillées mais pas superflues, les étapes claires, et tout le reste, rassurent et permettent de suivre sans s’éparpiller. Les recettes sont simples à décliner ou adapter à nos envies comme à des rigidités alimentaires, sans pour autant se sentir en défaut. En résumé, Owi encourage la confiance et l’autonomie.
Place à l’interview : mes questions à Owi
LOUTRE : Salut Owi, Qu’est ce que tu fais là ?
OWI : Je viens gagner des points loutre, évidemment ! agite son album panini
LOUTRE : Tu nous parles un peu de ton parcours ?
(Content warning : deuil périnatal)
OWI : Je reviens de loin, on va dire. Mon métier à la base, c’était psychologue et thérapeute. Et puis j’ai perdu ma fille à 8 mois de grossesse et autant de mois d’incertitude sur sa santé. Toute cette expérience m’a brisée. Je n’ai plus été capable de travailler. J’ai surnagé au fil des années, entre la naissance de jumeaux et 2 années littéralement sans sommeil, des nouveaux événements qui sont venus enfoncer le clou d’un syndrome de stress post-traumatique complexe (chronique) et une vie de famille compliquée.
Au milieu de tout ça, je me suis raccrochée à l’idée de cuisiner, de façon obsessive, même et surtout quand ça n’était pas possible (par manque de temps, d’énergie, de neurones, d’appétit, d’alitement, de santé mentale ou parce que j’étais forcément accaparée par les enfants tout petits). Quand il m’était impossible de penser pour ne pas sombrer, je pensais à ça : ce que j’allais tester comme recette (un jour), la technique ou les astuces pour les réussir, les récits culinaires des gens qui m’inspiraient,… En même temps, je réfléchissais au comment : comment concrètement cuisiner ou pâtisser, alors que tout était contre moi. Je détaillais tout dans ma tête, pour fonctionner par courtes étapes, pouvoir m’interrompre sans tout rater ni me stresser. Ni m’emmêler les pinceaux.
Comme je ne pouvais pas dormir, j’ai commencé le blog, la nuit, pour raconter mes petites aventures de la journée et partager plus facilement les recettes avec les copines. Quelques années plus tard, j’ai pu créer des livres pour faire vivre mes recettes autrement et les aider à voyager encore plus loin.
LOUTRE : Qu’est ce qui t’as donné envie de désacraliser la cuisine ?
OWI : Désacraliser la cuisine n’a pas été une intention consciente. Ce qui m’importait, c’était qu’une recette donne le meilleur d’elle-même : ce que j’appelle le meilleur rapport qualité-flemme. Comment obtenir un résultat ébouriffant, en quelques étapes bien définies ? Sans perte de temps, sans se perdre soi, ni les autres, et en étant sûre de devancer les questions et les problèmes qui pouvaient se présenter. Autrement dit, en me mettant à la place de quelqu’un sans expérience spécifique, dans une cuisine lambda, qui découvre un ensemble d’ingrédients et de consignes nouvelles. Le plus important était qu’on se comprenne ou, peut-être encore mieux : de donner envie. Pas seulement de goûter une recette, envie d’être en cuisine ! Mettre les choses du côté du plaisir ou, au minimum, rendre l’expérience la plus détendue possible.
Y a assez de livres de cuisine intimidants ou de recettes écrites pour des gens qui s’y connaissent. De recettes qui présument (à tort) qu’on comprend jargon et technique. Pire, de recettes « simplissimes » de 3 lignes qui n’expliquent rien et nous laissent nous casser la gueule. Moi je voulais prendre les gens par la main et leur montrer comment tout cela fonctionne et, surtout, comment se faire du bien.
LOUTRE : Partager ta passion via des livres plutôt que d’autres médias, pourquoi ce choix ?
OWI : J’ai toujours aimé écrire et le challenge de trouver les bons mots (ici, les mots pour donner envie, rassurer, faire rire, être parfaitement claire, explorer toutes les possibilités, structurer la pensée de façon à ce que tout coule de source).
La hype est aux vidéos, mais je suis incapable d’utiliser une vidéo pour reproduire une recette sans m’arracher les cheveux. Ça me prend une énergie folle, car je finis par mettre la recette sur papier. Là où la vidéo est précieuse par contre, c’est comme médium qui nous montre exactement un geste (très intéressant en boulange et en pâtisserie). En plus je n’avais aucune envie de montrer ma tête ou de faire mmmmh en gros plan avec la bouche pleine, comme les algorithmes l’ont décidé.
Ce qui était évident pour moi, c’était d’écrire.
LOUTRE : Si je te dis explicite, tu me réponds …?
OWI : L’explicite, c’est l’art d’éliminer les chausse-trapes : tous les nids de poule facilement évitables, si tu sais qu’ils existent et où les chercher. Être en cuisine demande à beaucoup de gens suffisamment d’énergie mentale/physique et de courage, sans qu’ils doivent trébucher dans le brouillard parce que l’auteur·e d’une recette n’a pas pris la peine d’expliquer :
- ce qui est vraiment important et pourquoi
- ce qu’on peut modifier à une recette et ce à quoi il ne faut absolument pas toucher, si on veut qu’elle retombe sur ses pieds
- le résultat attendu et par quels signes s’assurer qu’on y est (ou pas)
L’explicite, finalement, c’est l’art de virer tout snobisme ou complication. L’art de baliser le chemin pour que celleux qui suivent en profitent.
LOUTRE : Cuisine et humour, la bonne recette ?
OWI : Je ne peux pas m’empêcher de faire des bêtes blagues, donc bon. Mais finalement, les livres de cuisine sont tellement sérieux, fallait bien venir les décoiffer à un moment. D’autant que ça participe à faire de la cuisine un moment de plaisir. Et si moi je ne me prends pas au sérieux, ça montre bien qu’on peut toutes se détendre un bon coup !
LOUTRE : Des conseils pour se lancer en cuisine quand on est intimidé·e ou un peu rigide ?
OWI : Trouver une source fiable, une recette déjà testée par d’autres par exemple. Une source de crispation en moins : tu sais que ça fonctionne.
Et si ça ne fonctionne pas exactement pareil, ça n’est pas grave : on utilise des ingrédients, du matériel différent de la personne qui a créé la recette, il y a forcément des différences de résultat. Ce qui ne veut pas dire que ça ne sera pas bon. On compte qu’il faut en moyenne réaliser une nouvelle recette 3 fois pour vraiment se sentir à l’aise et se l’approprier. Si ça t’aide de suivre la recette à la lettre ou de broder un peu, suis ton propre style. Mais ne change qu’un élément de la recette à la fois, pour mieux apprécier ce que ça donne, à partir de ton 2e essai.
LOUTRE : Qu’est ce qui te fait le plus plaisir comme retour de ton boulot ?
OWI : Ce qui me touche toujours beaucoup, c’est les messages de gens que je ne connais pas et qui me racontent comment certaines de mes recettes sont venues ponctuer leur vie, au milieu de choses douces ou en ajoutant de la douceur là où iels en avaient besoin. Et, évidemment, tous celleux qui me disent qu’iels ont (re) trouvé du plaisir en cuisine en me lisant!
LOUTRE : D’autres projets en cours ?
OWI : Là j’hiberne. Pas de nouveau livre prévu pour le moment. J’ai toujours 50000 idées mais c’est un énorme boulot de créer un bouquin, j’ai besoin de respirer. Et de voir si j’ai encore cette envie en moi. Je laisse Chaud Froid, le petit dernier, faire son bout de chemin 🙂
LOUTRE : Le mot de la fin ?
OWI : De la douceur pour toutes les personnes qui me lisent en cette fin d’année 💓
Un grand merci, Owi, pour t’être prêtée au jeu des questions 🙂
Quel livre choisir pour commencer ?
L’avis d’OWI : Par celui qui te tape dans l’œil (gâteaux, cuisine au four ou sucré/salé pour faire grimper ou redescendre la température, c’est toi qui choisis !)
L’avis de LOUTRE : Par celui qui reflète le plus tes habitudes au quotidien : sucré, chaud et rapide, ou selon la météo…de toute façon le mieux c’est d’avoir les trois : )
Pour retrouver tout Owi, c’est par ici :
Si tu as déjà testé, n’hésite pas à faire un retour en commentaire ci dessous !
Petite Loutre
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Content warning Autismophobie, allisme, zététique
Si vous suivez un peu ce qui se passe du côté des #fakemed vous n'êtes pas s'en savoir que certains gourous des pseudos-thérapies prétendent faire disparaître l'autisme. Les facteurs mis en cause sont divers : légumes cuits, vaccins, ondes, gluten, et j'en passe.
Et pendant que les débunkers, zététiciens et autres vendeurs d'esprit critique à la sauvette se concentrent sur l'aspect scientifique du propos, personne, littéralement PERSONNE dans ces cercles n'adresse le problème du validisme. C'est quoi cette manie qu'ont les parents de vouloir faire disparaître l'autisme de chez leurs enfants, de vouloir les guérir ?
L'autisme est un trouble neuro-développemental incurable pour la simple et bonne raison que ce n'est PAS une maladie. C'est juste un cerveau gaulé différemment. Et alors, qu'est-ce que ça peut bien leur faire, à ces parents ?
Les gens qui songent à devenir parent mais qui n'hésiteront pas, à la moindre difficulté, à rejeter leur enfant, ne devraient pas faire d'enfants. Les autistes et autres handix/neuroatypiques ne sont pas des variables d'ajustement dans la vie des valides & neurotypiques, ce sont des enfants qui un jour deviendront des adultes (s'iels ont la chance de survivre jusque là dans un monde profondément validiste) et qui ont le DROIT d'exister, merde.
(Vous êtes tellement pas prêt-es pour la discussion sur les IVG/IMG sélectives. Ni sur le fait qu'en vieillissant vous aussi allez perdre votre validité.)
URGENT
L’Atypik, c'est un resto de #Grenoble non seulement très bon, mais surtout un lieu assez unique qui œuvre à la reconnaissance et à l'emploi de personnes avec #autisme. Depuis le COVID, la structure est en péril et risque de mettre la clé sous la porte après 11 ans de boulot. Venez y manger, ou souscrire à l'asso !
10 place Edmond Arnaud
http://www.atypik-grenoble.fr/
contact@atypik-grenoble.fr
09 67 33 12 94
La fille d'une amie cherche un emploi dans un spa ou autre !
Elle a subit des discriminations et j'en passe.
Si vous connaissez un endroit "safe" un institut géré par une personne humaine et pas une vieille bourge de droite qui exploitent ces employées merci de me faire un retour je pourrai transmettre les coordonnées
Le repouet lutte contre toutes les discriminations !
Merci pour votre aide ❤️
Ci dessous son message de recherche
#emploi #autisme #strasbourg #molsheim #Obernai #jechercheunjob
TSA : Et si on questionnait la vision binaire du genre dans l’autisme?
Au commencement de l’autisme était l’homme : un trouble découvert par des scientifiques masculins, qui ne concerne que des garçons. Encore aujourd’hui, dans la culture populaire, comme malheureusement, chez bien trop de médecins, l’autisme ne se conjugue presque qu’au masculin. Le militantisme a récemment permis de faire mieux connaître ce qu’on appelle « l’autisme au féminin » . Les questions de genre dans l’autisme méritent elles cependant d’être traitées sous le prisme d’une vision binaire ?
Disclaimer : avant d’aller plus loin, je tiens à rappeler que l’autisme n’est pas un totem d’immunité contre la connerie. Il y a bien évidemment des autistes sexistes, misogynes, racistes, homophobes, transphobes, TERF et j’en passe. Je ne m’étale pas sur le sujet, c’est mauvais pour ma peau, et sans doute pour la tienne.
L’autisme, un trouble à l’histoire genrée …
TSA : Et si on questionnait la vision binaire du genre dans l’autisme?
Au commencement de l’autisme était l’homme : un trouble découvert par des scientifiques masculins, qui ne concerne que des garçons. Encore aujourd’hui, dans la culture populaire, comme malheureusement, chez bien trop de médecins, l’autisme ne se conjugue presque qu’au masculin. Le militantisme a récemment permis de faire mieux connaître ce qu’on appelle « l’autisme au féminin » . Les questions de genre dans l’autisme méritent elles cependant d’être traitées sous le prisme d’une vision binaire ?
Disclaimer : avant d’aller plus loin, je tiens à rappeler que l’autisme n’est pas un totem d’immunité contre la connerie. Il y a bien évidemment des autistes sexistes, misogynes, racistes, homophobes, transphobes, TERF et j’en passe. Je ne m’étale pas sur le sujet, c’est mauvais pour ma peau, et sans doute pour la tienne.
L’autisme, un trouble à l’histoire genrée
Ce que l’histoire retient de l’autisme : Deux hommes, Kanner et asperger, repèrent conjointement un trouble chez des garçons, et font connaître sa symptomatologie comme exclusivement masculine. Ce n’est pourtant pas tout à fait exact. Au tout début de l’autisme, on retrouve déjà quelques profils féminins, certes moins affirmés, et moins documentés. Cela suffira à les faire disparaître de la culture populaire, mais aussi médicale, entraînant sans doute une multitude de situations d’errance médicale et de faux diagnostics.
https://books.openedition.org/ugaeditions/docannexe/image/29885/img-1.jpg
Alors que plusieurs biographies de femmes autistes paraissent dès les années 80*, il faut attendre les années 2000/2010 pour que surgisse un intérêt scientifique pour l’expression des TSA chez les femmes. Les études sur le sujet deviennent plus nombreuses, des données plus précises permettent d’affiner non seulement l’accès au diagnostic pour cette population mais également les prises en charges proposées, notamment psychologiques.
*Biographies « précoces » de femmes autistes : Temple Grandin, Holliday Willey
Une amorce de reconnaissance pour les femmes autistes
Cela ne suffit pas, et de loin, à changer l’opinion publique et les représentations. C’est la mobilisation de femmes autistes qui permet de sensibiliser. On pense évidemment à Julie Dachez avec La Différence Invisible. Beaucoup d’autres femmes s’activent par des moyens divers : les témoignages, l’investissement associatif, les livres, les support de sensibilisation, les études scientifiques proposées par les femmes autistes informent, et permettent un meilleur accès au parcours diagnostic. C’est grâce à toutes ces actions que je suis aujourd’hui diagnostiquée, que de nombreuses femmes autistes le sont aussi.
L’autisme « au féminin » présenterait en effet des caractéristiques spécifiques. Les femmes autistes auraient de meilleurs compétences sociales et un meilleur masking : comprendre que les signes sont moins flagrants, et que les femmes parviennent mieux (donc pas si bien) à se rapprocher en apparence d’une norme attendue, que les hommes autistes. Elles présentent des compétences verbales et non verbales meilleures, des intérêts spécifiques aux sujets souvent plus « passe partout ».
La faible identification au genre dans l’autisme
Par rapport à la population générale, il existe chez les personnes autistes une faible identification au genre. De nombreuses femmes autistes (de l’ordre de plus de 4/10) ne se reconnaissant pas dans leur genre, et en proportion moindre (autour de 2/10) le même phénomène existe chez les hommes autistes. Plus subtilement, une part importante des personnes autistes qui se reconnaissent dans leur genre n’exprime pas une forte adhésion aux attentes sociales qui y correspondent.
Mon adhésion au genre féminin est plutôt fluctuante. Petite, je rêvais d’être un garçon. J’avais des projets de métiers « masculins », et je préférais de loin grimper aux arbres que jouer à la poupée. En grandissant, j’ai découvert que les « atouts féminins » pouvaient être un moyen de se faire des amis (en fait non, mais j’y ai cru), sans parvenir à me montrer assez féminine pour ne pas être régulièrement désignée comme garçon manqué. J’ai ensuite appris, en mimant mes collègues, à féminiser mon apparence. Je pense être plus ou moins en paix avec mon genre aujourd’hui, depuis que j‘ai décidé que j’en avais pas grand chose à faire de correspondre aux stéréotypes associés.
Je prête une attention relativement faible au genre ou à l’orientation sexuelle des personnes avec qui j’échange, et je rate la plupart des codes sociaux liés. Je suis toujours épatée de découvrir (souvent à mes dépens) à quel point les personnes neurotypiques agissent selon un code omniprésent de séduction homme/femme qui me dépasse complètement. J’ai retrouvé les mêmes interrogations, plus ou moins marquées, chez la majeure partie des autistes avec qui j’ai pu échanger : le genre n’est pas une préoccupation majeure s’il n’entrave pas les objectifs ou les intérêts. Il le devient lorsqu’il est question d’intérêt spécifique lié, de militantisme, d’égalité, et de défense des droits humains.
La surreprésentation des personnes queers dans la population autiste
Cette faible identification amène une fluidité du genre et de l’orientation sexuelle nettement supérieure dans la population autiste. On retrouve, comparé à la population générale, plus d’attraction homosexuelle (en particulier chez les femmes), de population asexuelle (entre 5 et 20% contre 1% en population générale), non binaire ou encore polyamoureuse chez les personnes autistes. La dysphorie de genre et la transidentité sont également plus présentes. Il y aurait 4 à 5 fois plus d’identités de genre autres que cisgenre parmi les personnes autistes. Une hypothèse psychosociologique postule que la moindre adhésion des personnes autistes aux normes sociales facilite des dentifications plus diversifiées.
Ainsi, il y a une prévalence importante de personnes autistes chez les personnes se présentant en clinique avec une demande en rapport avec la dysphorie de genre et la transition, mais également une part de patientèle qui découvre son appartenance au spectre autistique en entamant des démarches liées au genre. Il est complexe aujourd’hui de proposer une estimation chiffrée, au vu du peu d’études s’intéressant au sujet et des divergences dans leurs résultats. Toutefois, les personnes concernées, à la fois transgenres et autistes, se rassemblent et s’expriment de plus en plus, confirmant l’existence d’un spectre de genre et de sexualités large et fluide dans l’autisme.
Interroger la vision binaire du genre et prévenir les discriminations
L’évolution de la perception de l’autisme a permis à de nombreuses femmes en errance médicale d’accéder à un diagnostic correspondant à leurs difficultés. C’est une avancée indéniable mais insuffisante. Le manque de professionnel·les constitue un premier barrage au diagnostic, donc à la meilleure compréhension de soi, ainsi qu’aux prises en charges qui en découlent.
Toutefois, cette vision binaire centrée sur le genre ne semble pas toujours correspondre aux réalités de terrain. Le récit des personnes en errance diagnostique montre un masking parfois très soutenu chez les hommes autistes, peut-être encore plus présent chez les plus jeunes, cherchant (sans trop y parvenir) à correspondre aux normes actuelles de l’homme à la fois dynamique, affable, hypersociable et disruptif de notre belle start’up nation. (pas déso).
De même, il est difficile de « classer » les spécificités autistiques de manière binaire dès lors qu’on s’adresse à des personnes présentant une fluidité de genre marquée. La faible identification au genre n’est elle pas de nature à diluer dans la population autistes des expressions variées de l’autisme, qui ne pourraient qu’en partie se répartir selon un genre déterminé ?
Les personnes concernées à la fois par l’autisme et par une identité de genre ou une orientation sexuelle hors cisgenrisme sont à l’intersection de plusieurs discriminations. Si elles appartiennent de plus à des groupes sociaux classiquement opprimés (par le racisme, le sexisme, la grossophobie, en un mot la connerie…), elles cumulent plus encore les risques de marginalisation, de rejet social, et de manque d’accès aux droits et au soin en général. Les possibles difficultés de santé mentale qui en résultent sont un danger réel, pouvant mener jusqu’au suicide.
Il n’est pas ici question de remettre en cause les différentes expressions du TSA selon le genre, mais de considérer cette problématique sous un angle plus global.
Une meilleure connaissance et prise en compte des sujets de diversités de genre et d’orientation sexuelle dans l’autisme semble incontournable pour soulager enfin le diagnostic d’autisme de ses portées discriminatoires, et considérer chacun·e dans son droit à la reconnaissance, indifféremment de normes délétères.
Je profite d’avoir ton attention pour t’interpeller sur un sujet nécessaire.
Les personnes trans sont actuellement en danger. Le harcèlement et la remise en cause des droits d’une minorité concerne toutes les minorités.
Merci de lire et d’écouter les personnes concernées et surtout de faire ton possible (c’est à dire tout ton possible) pour lutter avec elleux. Je te laisse avec cette lecture (clique sur la flèche pour continuer) :
Si tu as besoin de la version texte clique ici
https://www.instagram.com/p/C6GThEyiyTw/?utm_source=ig_web_copy_link&igsh=MzRlODBiNWFlZA==
Sources de l’article
Autisme au féminin, approches historiques et scientifiques, regards cliniques, Adeline LACROIX
https://embrace-autism.com/autism-and-asexuality/#Asexuality_in_autistics_vs_neurotypicals
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0165178123001270
Identité de genre des personnes autistes (wikipédia)
https://en.wikipedia.org/wiki/Devon_Price
Petite Loutre
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#antivalidisme #autisme #diagnostic #genre #militantisme #TSA
Apparemment c'est le mois de sensibilisation à l'autisme. Je n'ai pas de visuel sur ce thème spécifique (même si ça m'intéresse pas mal...) mais j'ai quelques images sur la neuroatypie et la neurodivergence dont ce fou à pied bleu ! Salut et force aux adelphes neuroA !
#FediArt #MastoArt #Cyanotype #CyanotypeArt #Autisme #NeuroAtypie
"Ik denk soms een beetje anders dan de rest", Maxim (12) getuigt over #autisme op Wereld Autisme Dag
https://vrtnws.be/p.LKQwbKwEOBM
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Je m'interroge sur l'autisme de mon enfant, qui ne l'empêche pas de suivre sa scolarité ni de se faire des amis, mais qui le rend "différent" à plusieurs points de vue : il gigotte tout le temps, est un vrai moulin à paroles, ne supporte pas qu'on le touche, réagit souvent violemment aux contrariétés et/ou s'isole etc... On arrive globalement à gérer, mais je me posais la question du bénéfice éventuel qu'il y aurait à poser officiellement le diagnostique.
Een interessant onderzoek naar de transitie van school naar werk voor autistische HBO en WO studenten:
https://larsveerhoff.owlstown.net/ Ik heb zelf net de eerste vragenlijst ingevuld en vind het een belangrijk onderwerp, dus hoop dat er veel mensen meedoen🙂
#autisme #autistisch #neurodivergent
📚 Anomaluridae 📚 started reading Looking after Your Autistic Self by Niamh Garvey
C’est partie ! Après les bonnes bases de l’unmasking avec Dr Devon Price, j’entame une lecture plus terre à terre sur l’amélioration de vie au quotidien ! #autisme #autiste #actuallyAutisticFr