Reviews and Comments

Cette BD aborde l'esprit critique sous différents aspects : méthode scientifique, biais cognitifs, etc. C'est, pour moi, une synthèse qui ne présente pas d'intérêt particulier alors qu'il existe de nombreux supports sur le sujet et qu'elle a tous les défauts des publications zététiques : en s'intéressant à l'argumentaire et aux faits, elle dépolitise complètement le sujet en le mettant sur une simpliste échelle vrai-faux.

On retrouve dans ce dernier roman du cycle des Voyageurs tout ce que j'aime dans Becky Chambers : des personnages complexes, qui font attention les un·es aux autres et que se demandent comment faire société. J'ai adoré, je suis un peu frustrée que ce cycle s'arrête là.

J'avais hâte d'entamer cette BD dont le sujet m'intéresse, mais le traitement en BD me parait inutile : ultra linéaire, le traitement graphique tombe à plat, avec une illustration plutôt comique qui n'apporte rien.

Cette BD est tellement cheloue... Elle se passe en Suède, et raconte une histoire d'amour impossible entre une femme mariée à un syndicaliste (équivalent CFDT) et un marxiste qui fait partie d'un groupe radical qui a le culte du secret. Ce Roméo et Juliette tout à fait étonnant est complètement déprimant. Chaque chapitre se focalise sur un personnage et chacune est empreint de tristesse et l'histoire repose sur "l'amour hétéro qui t'apporte tout et que tu peux couper les ponts avec le reste c'est pas grave".

Cette BD autobiographique raconte l'acceptation par Élodie font de son homosexualité, la difficile lutte contre son homophobie intériorisée... Un chouette récit de l'intérieur, avec les beaux dessins de Carole Maurel.

J'ai beaucoup aimé ce court texte où Blandine Rinkel parle de la zone où la victime d'un abus se sent "obligée de", puis coupable d'avoir participé en ne disant pas non. C'est fin, ça dit bien toute la nuance de ce qui est consentement et c'est intéressant de voir l'évolution de l'analyse que propose la Blandine Rinkel d'aujourd'hui sur un événement qu'elle a vécu en 2011. Par contre, la discussion qui suit avec Arthur Treboul, on peut s'en passer.

Le personnage principal est insupportable, le dessin plutôt laid et les apports scientifiques amenés maladroitement. Sur le sujet, je recommande "le coeur des Zobs" ou "les contraceptés", avec une préférence pour le premier titre.

Cette histoire d’enlèvement sur fond de travail d’enfants pour une chaine YouTube familiale m’a vraiment embarquée. Sur la fin, j'ai peiné, car même c’est prenant, le traitement de la problématique est plutôt grossier, plutôt centré sur un échelon individuel et très psychologique.

Je connaissais déjà les travaux de Casilli, pour l'avoir déjà entendu ou bien avoir dévoré la série documentaire "invisibles" dont il était le conseiller scientifique. Il défend une vision de l'intelligence artificielle qui va complètement à l'encontre de la vision médiatique souvent admise. Il rend visible ces "tâcherons" du clic qui alimentent et corrigent l'automation ou donnent, parfois sans le savoir, leurs données personnelles. Pour autant, je trouve que le livre est raté sur la forme : l'auteur se répète beaucoup, tourne en rond, convoque énormément de références sans trop les détailler... Et il donne l'impression de parfois faire des raccourcis ou du cherry-picking. Bref, j'ai trouvé la lecture parfois laborieuse, mais j'ai appris des choses.

J'avais adoré le premier volume, m'était ennuyée dans le second, ce troisième volume clôt "la maison des jeux" et me laisse un sentiment mitigé. D'un côté, c'est une "vraie fin", qui vient convoquer des éléments laissés en plan dans les deux premiers tomes, mais d'un autre, il y a beaucoup de longueurs et de rebondissements prévisibles.

J'ai beaucoup aimé la BD "toutes les princesses meurent après minuit" de Quentin Zutton, que j'ai trouvé douce. On y suit une famille pendant une journée : le jeune frère qui joue à s'imaginer princesse avec son meilleur copain, la grande soeur adolescente et la mère qui pose un ultimatum au père fuyant et lâche. C'est à la fois une histoire de personnes sensibles et de liens, j'ai trouvé ça chouette et beau.

Cette BD documentaire fait une synthèse des problématiques environnementales du numérique : ayant lu les publications de l'ADEME ou du shift project, je n'y ai pas appris grand chose. Et j'ai un gros problème avec le traitement où des fausses captures d'écran de télévision se mêlent aux affirmations scientifiques. Je trouve que ça rend le tout flou et indigeste.

Si vous cherchez un beau roman avec un personnage féminin fort, allez-y ! Il se passe dans l'Australie de la fin du XIXe siècle, où la famille d'Eliza a fait fortune dans la pêche d'huitres perlières. Quand le bateau revient sans le père d'Eliza, cette dernière va enquêter. En trame de fond, on découvre aussi des éléments sur l'immigration en Australie, les violences contre les aborigènes, la place des femmes.

Gros coup de coeur pour cette #BD autobiographique : Wanda Hagedorn y raconte son enfance et celle de ses trois soeurs dans la Pologne communiste des années 1960. Elle porte, 40 ans plus tard, un regard sur sa famille (CW culture du viol, violences patriarcales et inceste) qui analyse a posteriori son vécu sous un angle féministe. Dans son récit, la littérature et l'imaginaire tiennent une place importante, ça m'a beaucoup touchée.