Reviews and Comments

Les Pinçon-Charlot, sociologues spécialisé-es dans la grande richesse, expliquent, au travers du déroulé du procès Cahuzac, les enjeux et processus de la fraude fiscale en France. Les dessins sont laids (les personnages ont des regards vides, c’est très étrange), mais c’est vraiment très éclairant, notamment sur le rejet par la bourgeoisie de toute forme de solidarité ou le système judiciaire qui favorise les plus riches.

L’autrice y raconte son parcours de femme handicapée militante, le mettant en perspective avec son analyse qui s’appuie sur de nombreuses sources issues des disability studies. Pour moi qui entrevoit peu à peu la violence du capacitisme, ce livre est une révélation.

Marie Colmant et Gérard Lefort sont deux journalistes culturels ayant travaillé dans les années 1980 et 1990 pour le journal Libération. Iels racontent ici le célèbre journal français vu de l'intérieur, sans non plus sombrer dans une éloge sans critique. Le journal y est décrit comme un lieu où peut s'exprimer une vraie créativité, mais avec une ambiance qui n'est pas dénuée de sexisme, d'homophobie et de la direction peu démocratique de Serge July. On découvre l'envers du décor de certaines Unes emblématiques du journal ou du travail sur les défilés de haute-couture ou du festival de Cannes. J'aurais aimé avoir plus d'éléments sur la rubrique politique, par exemple, mais en même temps ce sont deux journalistes culturels qui se racontent. J'ai eu du mal à accrocher avec le dessin, un peu caricatural, mais finalement, il fonctionne bien avec le ton de la BD.

Cette BD documentaire plutôt dense s'intéresse au réchauffement climatique : ce qu'en disent les scientifiques et quels choix politiques nous ont mis·es dans cette situation. Il y a également quelques exemples de personnes et collectifs qui tentent, tout au tour du monde, de faire bouger les choses en s'opposant au modèle néolibéral. C'est pas mal, même si les questionnements autour de l'impact de la pandémie de covid-19 sur les choix environnementaux ont bien mal vieilli.

Bon, était-ce une bonne idée de lire une BD de 2019 racontant une société qui coexiste avec un virus mortel contagieux ? Je ne pense pas trop. Mais surtout, je crois que je ne peux plus lire des histoires où le récit se concentre sur les désirs d'un gars hétéro. J'ai envie qu'on me raconte autre chose. Bref, cette BD n'est vraiment pas terrible.

Après un tome 1 époustouflant, ce cache-cache à l'échelle de la Thaïlande ressemble à un film d'action sans grand intérêt. Heureusement, la fin sauve un peu le tout et donne envie de finir la trilogie.

Gros coup de coeur pour cette BD sur la figure mythologique de Médée, femme sorcière, meurtrière, stratège et éprise de liberté de son enfance à sa mort (300 pages !). Les deux autrices expliquent à la fin leur démarche, l'anachronisme de certains bouts du récit, le féminisme de Médée (un féminisme individualiste de femme privilégiée)... J'ai été happée par cette lecture mais comme souvent dans la mythologie CW violence, meurtre, misogynie, infanticide...

Gros coup de coeur pour cette BD sur la figure mythologique de Médée, femme sorcière, meurtrière, stratège et éprise de liberté de son enfance à sa mort (300 pages !). Les deux autrices expliquent à la fin leur démarche, l'anachronisme de certains bouts du récit, le féminisme de Médée (un féminisme individualiste de femme privilégiée)... J'ai été happée par cette lecture mais comme souvent dans la mythologie CW violence, meurtre, misogynie, infanticide...

Cette BD est l'adaptation du roman de Sawako Ariyoshi, qui raconte trois générations de femmes dans le Japon entre 1900 et après la seconde guerre mondiale. Elles sont chacune tiraillées entre leurs envies individuelles et les traditions familiales et sociales qui pèsent sur les femmes. C'est aussi une belle histoire de relations entre grands mères, mères et filles, qui montre bien la complexité des choses : on reproche des trucs à sa mère, on les comprends parfois quand on devient soi même mère...