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Amélie Nothomb: L'impossible retour (Paperback, français language, 2024, Albin Michel) 4 stars

« Tout retour est impossible, l’amour le plus absolu n’en donne pas la clé. » …

Un roman sans surprises, mais une lecture qui m’a régalée

4 stars

Tout retour est impossible, l'amour le plus absolu n'en donne pas la clé

C’est la rentrée et, comme chaque année, Amélie sort un nouveau livre. J‘apprécie toujours de lire ses romans, mais j’avoue que je ne me presse généralement pas pour les lire dès leur sortie… sauf que, cette année, Amélie parle du Japon et j’ai quand même un attachement fort à ce pays, donc je l’ai lu vite (et mon avis, ci-dessous, est sans doute partial à cause de ce tropisme).

Mai 2023, Amélie est invitée par une amie, Pep Beni, à l’accompagner au Japon. C’est une amie, elle ne peut pas (et n’arrive pas à) lui dire non… mais c’est Amélie et c’est la Japon… son pays d’enfance, son pays de jeunesse, son pays de cœur. Avec Pep, elle va retrouver Kyoto puis Tokyo pour une dizaine de jours où elle servir de guide, mais aussi se replonger dans les souvenirs qui lui reste du Japon dont elle a été arrachée enfant, et où elle a tenté de revenir jeune adulte.

Un roman sans surprises, mais une lecture qui m’a régalée. L’écriture d’Amélie est toujours aussi fluide, son style toujours aussi prenant… mais, ça, ce n’est pas nouveau. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce crue 2024, c’est évidemment le Japon mais, au-delà de ce pays que j’apprécie aussi beaucoup, c’est l’équilibre entre les souvenirs de lieux et les sentiments intimes que ce voyage provoque : la violence de l‘arrachement quand elle était enfant, la violence de la société japonaise quand elle a tenté d’y faire sa vie jeune adulte, la tristesse de la disparition de son père qui l’a tant guidé et accompagné dans ce pays…. Bref, un récit à la fois personnel et lucide, intime et nostalgique, mais aussi, évidemment c’est Amélie, un récit raconté avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision.

Une fois de plus, je vais quitter le Japon. Et à présent je ne peux plus accuser mes parents ou la fatalité. Je pars en adulte responsable, j'ai choisi de ne pas rester. Comment vais-je concilier une telle attitude avec l'amour infini qui me relie à ce pays ?