Reviews and Comments

Un très bon recueil composé d'un roman et de dix nouvelles, autant d'enquêtes rondement menée par Lord Darcy dans un monde uchronique plutôt original.

L'Empire Plantagenet a survécu huit siècles, Richard Coeur-de-Lion n'est pas mort prématurément, son frère Jean ne lui a pas succédé, et la dynastie détient toujours la couronne dans les années 1960 et 1970. L'Empereur britannique domine une grande partie de l'Europe et de l'Amérique. Seul le roi de Pologne semble un rival digne de ce nom. Ajoutez à cela de la magie expliquée par des lois quasi-scientifiques et réglementée par l'Eglise, vous obtenez un cadre intéressant et très bien mis en scène par l'auteur.

Autour de ce décor plaisant, Randall Garrett propose des enquêtes policières presque classiques, mais passionnantes à suivre. Il y a des références à de grands noms du genre, j'ai particulièrement aimé la ré-interprétation du Meurtre de l'Orient-Express d'Agatha Christie.

J'ai beaucoup aimé ce recueil : le roman "Too Many Magicians" qui en constitue le coeur est peut-être un peu long, les dix nouvelles qui l'accompagnent constituent à mon avis le format idéal pour les enquêtes de Lord Darcy.

J’avais essayé de lire ce classique de H.G. Wells il y a quelques années et je n’avais pas réussi à aller au bout. Je viens de terminer ma seconde tentative, avec succès cette fois. Si je comprends ce qui a pu me rebuter à l’époque, j’ai plus de mal à comprendre comment j’avais pu passer à côté des grandes qualités de ce roman. Certes, le rythme est un peu lent, mais le récit est tout de même captivant et offre une réflexion sur la question de l’impérialisme, qu’il soit strictement britannique ou plus généralement occidental.

Pour mémoire et comparaison, je laisse ci-dessous ma critique lors de ma première lecture inachevée :

Je n'aime pas ne pas terminer un livre que j'ai commencé. C'est comme un double échec, échouer dans le choix du livre et échouer dans la tentative de le lire malgré un début difficile. "La Guerre des mondes" est un classique de la science-fiction, si ce n'est LE classique de la science-fiction. J'ai tenu bon jusqu'au début de la deuxième partie, sans enthousiasme après m'être passablement ennuyé pendant toute la première partie. J'ai finalement renoncé après avoir longuement insisté, au début de la deuxième partie. Je passe peut-être à côté d'un grand classique, mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire ni à m'attacher aux personnages. Triste.

J'ai lu bien tardivement ce classique de Jules Verne, peut-être son roman le plus connu avec Le tour du monde en quatre-vingt jours.

C'est une lecture étrange, parfois plaisante, parfois pénible. Je dois avouer avoir sauté à plusieurs reprises les longues descriptions et énumérations de la faune et de la flore sous-marines décrites chapitre après chapitre par l'auteur et son narrateur.

Si on met de côté ces longs passages qui ne peuvent pas passionner tout le monde, nous avons affaire à un très bon récit d'aventure avec des personnages marquants, au premier rang desquels on trouve évidemment le mystérieux capitaine Nemo.

En terminant ce roman, je ne saurais pas dire si je l'ai trouvé bon ou très bon. J'ai sauté tellement de passages que je ne peux pas dire qu'il m'a totalement convenu : si j'avais été contraint de tout lire en détail, j'aurais sans doute abandonné avant la fin. Le récit est tout de même intéressant à suivre, l'aventure vaut le coup.

Cette « bible Steampunk » porte bien son nom : c’est un large tour d’horizon de la culture steampunk.

Ce livre magnifiquement illustré propose un parcours didactique à travers les différents aspects de la culture steampunk : ses racines au XIXe siècle avec Jules Verne, H.G. Wells et la révolution industrielle ; la naissance de la littérature steampunk un siècle plus tard ; la place essentielle de l’art et de l’artisanat dans la culture steampunk ; la mode, les accessoires et la musique steampunk ; le steampunk au cinéma et à la télévision. L’ouvrage s’achève sur une conclusion qui pose d’intéressantes questions sur l’avenir du steampunk, notamment autour de l’écologie, de la diversité et de la représentation des minorités.

J’ai pris beaucoup de plaisir en lisant ce livre, qui mêle des textes intéressants et des illustrations très immersives, que ce soient des couvertures de romans, des affiches de films, ou surtout des photos de costumes, d’œuvres d’art ou de constructions inspirées de l’esthétique steampunk.

J'ai mis un peu de temps avant d'entrer dans ce roman de Karine Tuil, le premier que je lisais de cette autrice.

La première partie m'a d'abord agacé : j'y retrouvais cette tentative de certains auteurs de vouloir saisir l'air du temps : Karine Tuil aborde au détour d'une phrase ou d'un paragraphe des sujets qui font partie de l'actualité, des sujets à la mode : le jeunisme dans les médias, l'immigration, les réseaux sociaux, l'intégrisme religieux, etc. Cela m'a donné l'impression que l'autrice avait à côté d'elle pendant l'écriture une check-list des sujets à aborder, qu'elle cochait au fur et à mesure qu'elle parvenait à glisser l'un d'eux dans son récit.

La deuxième et la troisième partie m'ont semblé plus réussies : le récit devient plus brut, plus proche des faits, moins attaché à saisir l'air du temps qu'à relater des situations réelles par le biais de la fiction. Pour moi ce fut plus efficace, plus impactant.

La fin est peut-être un peu bâclée, mais l'ensemble fonctionne bien, malgré les défauts que j'ai relevés plus haut. Je ne sais pas si je lirai d'autres romans de Karine Tuil, mais je garderai un bon souvenir de cette lecture, si le mot "bon" peut s'appliquer au thème central de ce roman.

Un excellent livre, très bien sourcé et documenté, sur l’introversion.

Susan Cain y explique comment l’idéal extraverti a été mis en valeur depuis le début du XXe siècle, au moins dans le monde occidental, et comment cette valorisation d’un idéal qui ne leur ressemble pas impacte la vie et la santé mentale des introvertis.

L’autrice mêle habilement des éléments tirés de recherches plus ou moins récentes en psychologie et des histoires de vie d’introverties qu’elle a rencontrés dans le cadre de ses recherches sur le sujet.

Susan Cain ne se contente pas de dresser un constat et de décrire les traits de personnalité et le fonctionnement des introvertis, elle propose également des clefs pour mieux vivre son introversion. Elle le fait avec des exemples concrets, ce qui est appréciable.

J’ai beaucoup aimé ce livre, parce que je me suis évidemment reconnu dans ce portrait de l’introverti minoritaire dans une société qui valorise l’idéal extraverti. J’aurais sans doute aimé le lire il y a bien longtemps, pour m’aider à accepter ce trait de caractère et mieux vivre avec. Ce livre me semble en tout cas un bon moyen de déculpabiliser celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans l’idéal extraverti mis en avant dans notre société occidentale.

J’avais découvert Catherine Dufour lors d’une intervention qu’elle avait faite dans une émission de radio et j’avais été séduit par son discours, tant sur la forme que sur le fond. Je m’étais décidé à découvrir son œuvre littéraire, et j’ai commencé par ce roman, peut-être son plus connu et semble-t-il le plus apprécié par ses lecteurs.

Catherine Dufour nous transporte en 2113, dans un futur qui semble à la fois proche et lointain, comme saut le faire la science-fiction quand elle est réussie. Le voyage est dépaysant tout en nous interrogeant sur notre société contemporaine et son évolution.

Je dois dire que les premiers chapitres peuvent dérouter : si l’atmosphère m’a tout de suite plu, si le style percutant et inventif de l’autrice m’a séduit, j’ai mis un peu de temps à comprendre où elle voulait m’amener. La structure du récit n’est pas évidente, on suit un personnage, puis un autre, sans forcément y voir une trame claire. Comme souvent avec ces constructions narratives déstructurées, la suite donne raison à l’autrice mais je garde une impression étrange de ce premier tiers un peu flou.

Heureusement, la suite tient ses promesses et fonctionne parfaitement. J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman intelligent et inspirant. Je suis heureux d’avoir découvert la plume de Catherine Dufour, dont je vais probablement étudier plus en détail la bibliographie dans les jours à venir pour y piocher quelques lectures à venir.