Vielleicht hätte ich es vor 6 Jahren lesen sollen...
3 stars
Das Buch tarnt sich als Psychoautosoziofiktion, um dann mich in ein sprachlichen Gefängnis eines selbst-ernannten Intellektuellen zu stürzen.
Die Teile, wo der Autor nicht in soziologisches Gelaber verfällt, sind stark.
Vieles ist inzwischen in allgemeines Wissen übergegangen, ich nehme an, dass Buch bei seinem Erscheinen überraschend war - für das Bürgertum. Gleichzeitig geht es viel um die 50er und 60er, mir scheint, dass es eine geringe Aufweichung der Schichten gab, was durch Nerds und Computertechnologie bedingt sein mag.
This was in many ways a good, insightful read about the transformation of the left from the 1970s till present times, the social challenges of personal emancipation, but most of all about how much class is structuring society and thinking, based on the experience of a gay man.
I highly recommend reading Lynsey Hanley's book 'Respectable. The experience of class' (www.goodreads.com/book/show/29744398-respectable) as well. The two books complement each other very well: Both authors describe their experiences of the social struggle of being working class while going through higher education and being examples for 'social mobility' and its realities.
Eribon's experience as a white male identifying gay person in France, born 1953, who aspires to be an intellectual and feels the urge for a clear break with his social upbringing and family is another facet of the same class reality Hanley, born two decades later, describes from the perspective …
This was in many ways a good, insightful read about the transformation of the left from the 1970s till present times, the social challenges of personal emancipation, but most of all about how much class is structuring society and thinking, based on the experience of a gay man.
I highly recommend reading Lynsey Hanley's book 'Respectable. The experience of class' (www.goodreads.com/book/show/29744398-respectable) as well. The two books complement each other very well: Both authors describe their experiences of the social struggle of being working class while going through higher education and being examples for 'social mobility' and its realities.
Eribon's experience as a white male identifying gay person in France, born 1953, who aspires to be an intellectual and feels the urge for a clear break with his social upbringing and family is another facet of the same class reality Hanley, born two decades later, describes from the perspective of a white female identifying heterosexual in the UK, though due to their different identities and surroundings they approach and react differently to the class challenges in many ways.
Just as Eribon remarks: "... it is also true that each individual is a member of multiple groups, either simultaneously or in succession. Sometimes these groups overlap; they are always evolving and forever transforming themselves.", which is very true when comparing these two books, it is also eminent after reading them, though, that the overlap of class has a massive, almost identical influence on their lives which illustrates how vital it is to talk and think about class when striving for a better society.
Sur les conseils du mari d'un blogueur célèbre et influent, j'ai lu Retour à Reims, un essai du philosophe et sociologue Didier Eribon :
Le thème de cet essai m'interpellait beaucoup, je me suis donc plongé dans sa lecture même si je ne suis pas habitué à ce genre d'oeuvre « académique ». Je craignais surtout de ne pas avoir les bases philosophiques ou sociologiques pour comprendre parfaitement l'approche de l'auteur. Finalement, le mélange entre le récit autobiographique et les réflexions sociologiques rend sa lecture tout à fait accessible pour un novice comme moi. Ce n'est pas non plus un livre de vulgarisation sur la sociologie, puisque l'auteur utilise à plusieurs reprises des concepts qui m'étaient inconnus mais sans que cela gêne – à mon sens – ma compréhension globale de sa réflexion.
Sans entrer dans le détail de la structure et du contenu de la réflexion de Didier Eribon …
Sur les conseils du mari d'un blogueur célèbre et influent, j'ai lu Retour à Reims, un essai du philosophe et sociologue Didier Eribon :
Le thème de cet essai m'interpellait beaucoup, je me suis donc plongé dans sa lecture même si je ne suis pas habitué à ce genre d'oeuvre « académique ». Je craignais surtout de ne pas avoir les bases philosophiques ou sociologiques pour comprendre parfaitement l'approche de l'auteur. Finalement, le mélange entre le récit autobiographique et les réflexions sociologiques rend sa lecture tout à fait accessible pour un novice comme moi. Ce n'est pas non plus un livre de vulgarisation sur la sociologie, puisque l'auteur utilise à plusieurs reprises des concepts qui m'étaient inconnus mais sans que cela gêne – à mon sens – ma compréhension globale de sa réflexion.
Sans entrer dans le détail de la structure et du contenu de la réflexion de Didier Eribon dans cet essai, je retiens quelques idées fortes :
La place de la politique et en particulier du Parti Communiste pour la classe ouvrière jusqu'aux années 70 (« le Parti », comme s'il était le seul qui s'adressait alors aux ouvriers), comment la gauche, cédant aux sirènes du capitalisme et renonçant à parler de pénibilité et d'exploitation des « masses laborieuses », a progressivement perdu la confiance de ceux qu'elles prétendait défendre, et comment le Front National a récupéré leurs suffrages en remplaçant un sentiment d'appartenance (je suis ouvrier contre les bourgeois qui s'enrichissent en m'exploitant) par un autre (je suis français contre les immigrés qui prennent nos emplois et nos prestations sociales)
Face au déterminisme social qui veut que les enfants d'ouvriers deviennent ouvriers (ou chômeurs ...) et les enfants de cadres deviennent cadres, l'éducation et l'accès à la culture sont les seules solutions efficaces mais aussi des marqueurs forts de rupture avec le monde ouvrier ; Didier Eribon raconte bien comment il s'est éloigné de sa famille au fur et à mesure de ses études, comment il s'est senti différent de ses parents et de ses frères, se sentant rejeté comme il les rejetait. Il montre également comment le système éducatif, avec ses filières élitistes et ses voies de garage, tend à reproduire à chaque génération les mêmes ruptures de classes sociales.
Didier Eribon compare sa façon de vivre son homosexualité et ses origines sociales. Il a longtemps expliqué sa rupture avec sa famille par leur rejet – ou leur incompréhension – face à son homosexualité. Finalement, il note que c'est peut-être son rejet de son milieu d'origine qui l'a tenu éloigné de Reims et de sa famille. Il conclue sa réflexion en affirmant qu'il a finalement eu plus de difficultés à s'affirmer comme fils d'ouvrier que comme homosexuel, il va jusqu'à parler de honte pour évoquer ses origines. De ces deux différences, la plus difficile à assumer n'était pas celle que l'on croit, en particulier à Paris.
Ceci n'est évidemment qu'une synthèse très personnelle de cet essai ; ce sont les réflexions qui m'ont le plus marqué, avec toutes les incompréhensions et ré-interprétations possibles de la part d'un oeil non averti. Quoiqu'il en soit, j'ai été passionné par cette lecture, très différente des bouquins que j'ai l'habitude de lire. Cela donne aussi à réfléchir, car je me sens évidemment proche de ce fils d'ouvrier qui a quitté sa Champagne natale et sa famille pour commencer une nouvelle vie à Paris.