Comte reviewed Possession by A. S. Byatt
Review of 'Possession' on 'Goodreads'
5 stars
Parfois, on lit la quatrième de couverture d'un roman, et on devine immédiatement qu'il nous plaira.
Plus rarement, on se dit qu'on est le public exact pour lequel il a été écrit.
Des chercheurs universitaires en littérature ? Il ne m'en aurait déjà pas fallu plus.
Spécialistes du 19e siècle ? J'ai déjà acheté plusieurs exemplaires du roman.
Le thème de l'obsession pour des poètes du dit 19e siècle ? Littéralement moi ; moi aussi, je suis obsédé par un vieux mec mort du 19e siècle, c'est même l'essentiel de ma personnalité.
Le roman contient une correspondance amoureuse dans un parfait pastiche du style romantique ? J'étais en LAMBEAUX. C'était le point d'orgue du roman. Je pense à ces lettres chaque jour. Je ne m'en remettrai jamais.
C'est un roman que je relirai, que je voudrais même étudier pour que la boucle soit bouclée. En tout cas, il mérite que …
Parfois, on lit la quatrième de couverture d'un roman, et on devine immédiatement qu'il nous plaira.
Plus rarement, on se dit qu'on est le public exact pour lequel il a été écrit.
Des chercheurs universitaires en littérature ? Il ne m'en aurait déjà pas fallu plus.
Spécialistes du 19e siècle ? J'ai déjà acheté plusieurs exemplaires du roman.
Le thème de l'obsession pour des poètes du dit 19e siècle ? Littéralement moi ; moi aussi, je suis obsédé par un vieux mec mort du 19e siècle, c'est même l'essentiel de ma personnalité.
Le roman contient une correspondance amoureuse dans un parfait pastiche du style romantique ? J'étais en LAMBEAUX. C'était le point d'orgue du roman. Je pense à ces lettres chaque jour. Je ne m'en remettrai jamais.
C'est un roman que je relirai, que je voudrais même étudier pour que la boucle soit bouclée. En tout cas, il mérite que je m'y plonge et m'y replonge ; en partie pour que j'accorde toute leur attention aux longues descriptions ou aux poèmes que j'ai parfois passés un peu vite quand je voulais avancer dans l'intrigue, je l'avoue...
J'ai adoré la représentation à la fois critique et attendrie du monde universitaire, qui permet d'ailleurs de très belles réflexions sur la littérature. Quant aux personnages, ils sont archétypaux, mais je n'ai pas trouvé que cela nuisait à l'ensemble, d'autant plus qu'il y a une forte identification de Roland et Maud à leurs poètes de prédilection respectifs. Leur caractérisation rejoint les thèmes.
Je crois que j'ai cependant été un peu déçu de la fin. Je m'attendais à ce que les personnages poussent plus loin leur identification à leurs auteurs, que cela devienne franchement maladif voire de l'ordre du délire. Or, toute leur quête finit par être récompensée et légitimée. La fin me paraît trop sage. Romanesque, certes, et donc en cohérence parfaite avec le sujet. Mais trop policée. On récompense l'hybris, maintenant ? L'hybris est devenue une passion respectable ?
Le vrai romantisme aurait été de se consommer dans une quête folle motivée par l'amour pour un poète mort... Ne trouvez-vous pas... Peut-être le thème amoureux prend-il finalement trop de place (oui, bon, A Romance, c'est dans le titre) quand j'aurais aimé davantage de développement sur la jalousie et l'envie universitaires, sur les raisons de notre intérêt parfois dévorant pour un auteur, sur les conséquences de celui-ci... thèmes qui sont présents, mais qui s'effacent parfois (et ce même en prenant en compte l'incroyable scène de tempête dans le cimetière, j'aime quand les auteurs ne se refusent rien).
Ces quelques points que je discute ne ternissent pas mon admiration pour l'ensemble. Je suis ébloui par le travail de l'autrice. Inventer deux poètes et leur ŒUVRE ? Il fallait oser. Et cette ambition extravagante triomphe sans arrogance - ou presque ? Je vois en quoi le roman peut repousser. Mais il s'inscrit dans la majorité des thèmes que je préfère en littérature.
C'est un roman très fort, passionné, fascinant et unique.