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L'existentialisme le dis- pense de tout jugement de ce genre: l'existentialiste ne prendra jamais l'homme comme fin, car il est tou- jours à faire. Et nous ne devons pas croire qu'il y a une humanité à laquelle nous puissions rendre un culte, à la manière d'Auguste Comte. Le culte de l'humanité aboutit à l'humanisme fermé sur soi de Comte, et, il faut le dire, au fascisme. C'est un humanisme dont nous ne voulons pas.

— L'existentialisme est un humanisme by Jean-Paul Sartre (Collection folio/essais) (Page 75 - 76)

il n'y a pas de génie autre que celui qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust; le génie de Racine c'est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n'y a rien; pourquoi attribuer à Racine la possibilité d'écrire une nouvelle tragédie, puisque précisément il ne l'a pas écrite? Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien.

— L'existentialisme est un humanisme by Jean-Paul Sartre (Collection folio/essais) (Page 52 - 53)

Il fallait choisir entre les deux. Qui pouvait l'aider à choisir? La doc- trine chrétienne? Non. La doctrine chrétienne dit: soyez charitable,aimez votre prochain, sacrifiez-vous à autrui, choisissez la voie la plus rude, etc., etc... Mais quelle est la voie la plus rude? Qui doit-on aimer comme son frère, le combattant ou la mère? Quelle est l'utilité la plus grande, celle, vague, de combattre dans un ensemble, ou celle, précise, d'aider un être précis à vivre? Qui peut en décider a priori? Personne.

— L'existentialisme est un humanisme by Jean-Paul Sartre (Collection folio/essais) (Page 42 - 43)

Ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous ne pourrions le supposer, car elle engage l'humanité entière. Si je suis ouvrier, et si je choisis d'adhérer à un syndicat chrétien plutôt que d'être communiste, si, par cette adhésion, je veux indiquer que la résignation est au fond la solution qui convient à l'homme, que le royaume de l'homme n'est pas sur la terre, je n'engage pas seulement mon cas: je veux être résigné pour tous, par conséquent ma démarche a engagé l'humanité tout entière.

— L'existentialisme est un humanisme by Jean-Paul Sartre (Collection folio/essais) (Page 32)

Pour l'historien Quinn Slobodian, deux courants du néolibéralisme s'opposent pour parvenir au même but: << créer des institutions capables de limiter les poussées démocratiques et de protéger la libre circulation du capital, des biens et (parfois, mais pas toujours) des individus par-delà les frontières¹». Certains privilégient une perspective << globaliste», qui passe par la création d'instances supranationales régu- lant un droit privé et donnant leur cadre au marché mondial.

— Politikon by Karim Piriou (Page 222)

« à chacun suivant ses besoins, de chacun suivant ses forces ». Tout est collectivisé et la propriété privée inexistante. Cabet est d'ailleurs l'un des premiers penseurs à se revendiquer comme communiste. Cette doctrine de mise en commun du travail et des biens s'accorde pour Cabet au christianisme des origines.

— Politikon by Karim Piriou (Page 124)

Au Royaume-Uni, l'entrepreneur industriel Robert Owen (1771-1858) fait figure de précurseur du socia- lisme. Comme Saint-Simon, il pense que l'industrie peut être mieux dirigée pour favoriser de meilleures conditions de vie et de travail. Il considère que le profit ne doit pas être recherché et que la propriété privée peut être abolie.

— Politikon by Karim Piriou (Page 123)

Il faut dire que le libertarianisme souffre d'un manque de cohérence en prétendant vouloir respecter le droit absolu à la propriété de soi de chacun, mais en évacuant d'emblée toute possibilité de rendre ce droit concret. Il radicalise et fétichise la propriété de soi au fondement de sa conception de la liberté en excluant toute autre valeur¹. Il laisse ainsi au bon vouloir des plus favorisés le soin de gérer comme ils le souhaitent le sort des plus démunis.

— Politikon by Karim Piriou (Page 108)