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C'est donc avec les révolutions américaines et fran- caises que l'élection devient un mode de sélection privilégié pour organiser le gouvernement représen- tatif que l'on va appeler peu à peu << démocratie repré- sentative ». Or, l'élection n'est à l'origine pas du tout comprise comme étant démocratique. Au XVIIIe siècle, Montesquieu écrit dans De l'esprit des lois : « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par le choix est celle de l'aristocratie.»

— Politikon by Karim Piriou (Page 97)

la distinction du philosophe américain John Rawls entre «libéralisme de la liberté » et « libéralisme du bonheur ». Bentham participe pour elle de cette scission qui oppose une pensée libérale centrée sur les droits naturels à un libéralisme fondé sur l'utilitarisme.

— Politikon by Karim Piriou (Page 89)

La première est par exemple portée par le philo- sophe italien Norberto Bobbio². Il estime que la droite et la gauche sont exclusives l'une et l'autre : on est soit de gauche soit de droite. De plus, toutes les idéologies peuvent être placées d'un côté ou de l'autre. Il cherche à définir l'essence immuable de ce que serait la gauche ou la droite. Le critère décisif est pour lui la préférence ou non que l'on accorde à la valeur de l'égalité.

— Politikon by Karim Piriou (Page 21)

Le livre doit être inachevé. Ex.: «Et sur le bateau qui le ramenait en France...

— Le Premier Homme by Albert Camus (Cahiers Albert Camus -- 7) (Page 333)

Le chômage, qui n'était assuré par rien, était le mal le plus redouté. Cela expliquait que ces ouvriers, chez Pierre comme chez Jacques, qui toujours dans la vie quotidienne étaient les plus tolérants des hommes, fussent tou-

jours xénophobes dans les questions de travail, accusant successivement les Italiens, les Espagnols, les Juifs, les Arabes et finalement la terre entière de leur voler leur travail - attitude déconcertante certainement pour les intellectuels qui font la théorie du prolétariat, et pourtant fort humaine et bien excusable. Ce n'était pas la domination du monde ou des privilèges d'argent et de loisir que ces nationalistes inattendus disputaient aux autres nationalités, mais le privilège de la servitude.

— Le Premier Homme by Albert Camus (Cahiers Albert Camus -- 7) (Page 278)

《Tu n'as plus besoin de moi, disait-il, tu auras des maîtres plus savants. Mais tu sais où je suis, viens me voir si tu as besoin que je t'aide.》 Il partait et Jacques restait seul, perdu au milieu de ces femmes, puis il se précipitait à la fenêtre, regar- dant son maître qui le saluait une dernière fois et qui le laissait désormais seul, et, au lieu de la joie du succès, une immense peine d'enfant lui tordait le cœur, comme s'il savait d'avance qu'il venait par ce succès d'être arraché au monde innocent et chaleureux des pauvres, monde refermé sur lui-même comme une île dans la société mais où la misère tient lieu de famille et de solidarité, pour être jeté dans un monde inconnu, qui n'était plus le sien, où il ne pouvait croire que les maîtres fussent plus savants que celui-là dont le cœur savait tout, et il devrait désormais apprendre, comprendre sans aide, devenir un homme enfin sans le secours du seul homme qui lui avait porté secours, grandir et s'élever seul enfin, au prix le plus cher.

— Le Premier Homme by Albert Camus (Cahiers Albert Camus -- 7) (Page 193 - 194)

Jacques allait le voir chaque année depuis quinze ans, chaque année comme aujourd'hui où il embrassait avant de par- tir le vieil homme ému qui lui tenait la main sur le pas de la porte, et c'était lui qui avait jeté Jacques dans le monde, prenant tout seul la responsabilité de le déraciner pour qu'il aille vers de plus grandes découvertes encore

— Le Premier Homme by Albert Camus (Cahiers Albert Camus -- 7) (Page 177)

et il voyait se mouler puis tomber à terre le crottin appétissant

— Le Premier Homme by Albert Camus (Cahiers Albert Camus -- 7) (Page 147)