Il savait que sa mort ne viendrait ni d’un arrêt du cœur ni d’une quelconque hémorragie cérébrale ou intestinale. Seule une profonde tristesse, une espèce de mélancolie déposée sur lui par une main malhabile mettrait fin, sans doute dans son sommeil, à une vie qui fut simplement
Exceptionnelle et qui ne supporterait pas de tomber, après tant d’années et d’épreuves, dans la banalité d’un quotidien ordinaire. Sa mort sera à hauteur du sublime que fut sa vie, avec cette différence qu’il aura brûlé ses masques, qu’il sera nu, absolument nu, sans linceul, à même la terre qui rongera peu à peu ses membres jusqu’à le rendre à lui-même, dans la vérité qui fut pour lui un fardeau perpétuel.
Au trentième jour de retraite, il commençait à voir la mort envahir sa chambre.