L’exposé des idées existentialistes de Beauvoir me paraît prendre un peu trop de place dans le récit. Mais peut-être que c’est moi qui les y cherche avec empressement ? C’est un roman qui passionne et qui remue dans tous les cas.
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Littératures de l’imaginaire (hard SF notamment), philo, et aussi de temps en temps des livres chiants de la littérature là, quand je découvre que finalement y en a des bien
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Mallabori rated L'espace d'un an: 3 stars
L'espace d'un an by Becky Chambers
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Mallabori rated L'homme qui en savait trop: 1 star
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All Systems Red by Martha Wells (The Murderbot Diaries, #1)
"As a heartless killing machine, I was a complete failure."
In a corporate-dominated spacefaring future, planetary missions must be approved …
Mallabori rated Tous les hommes sont mortels: 4 stars
Tous les hommes sont mortels by Simone de Beauvoir
Si l'on nous offrait l'immortalité sur la terre, qui est-ce qui accepterait ce triste présent ? demande Jean-Jacques Rousseau dans …
Mallabori started reading Tous les hommes sont mortels by Simone de Beauvoir
Mallabori replied to Kevin Guertin's status
@leonivek Gotcha. I honestly got bored starting from book 3.
Mallabori replied to Kevin Guertin's status
@leonivek did you read the 10 books thinking that? 😂
@Deidre@bw.diaspodon.fr Ça a l'air incroyable
Deidre reviewed Du champagne, un cadavre et des putes, tome 2 by Tristan-Edern Vaquette (Du champagne, un cadavre et des putes, #2)
Plus éblouissant qu'il est possible de l'imaginer
5 stars
Ce qui est sûr, c'est que Vaquette sait faire désirer ce qu'il semblait mettre au cœur de ce deuxième tome, car j'ai bientôt dévoré la moitié de cet ouvrage fort conséquent avant d'arriver enfin au récit d'une première rencontre. Sacrée première partie, d'ailleurs : totalement inattendue, elle s'applique à développer longuement un autre personnage féminin, amie et colocataire d'Alice : Lauranne. Avant même de rentrer dans le vif du sujet, je donc déjà conquise par ce premier chapitre qui est un portrait vivant, une histoire abrupte racontée avec une immense lucidité et un sacré sens du concret. Juste dans chacune de ses facettes, ce récit nous gratifie, au passage, de véritables envolées contestataires dans lesquelles la passion des convictions réussit à triompher des objections. (J'ai d'ailleurs évoqué l'une d'entre elles ici, pour les curieux).
Quand enfin, je suis arrivée au cœur de "l'histoire dans l'histoire", quand enfin Alice et Lawrence …
Ce qui est sûr, c'est que Vaquette sait faire désirer ce qu'il semblait mettre au cœur de ce deuxième tome, car j'ai bientôt dévoré la moitié de cet ouvrage fort conséquent avant d'arriver enfin au récit d'une première rencontre. Sacrée première partie, d'ailleurs : totalement inattendue, elle s'applique à développer longuement un autre personnage féminin, amie et colocataire d'Alice : Lauranne. Avant même de rentrer dans le vif du sujet, je donc déjà conquise par ce premier chapitre qui est un portrait vivant, une histoire abrupte racontée avec une immense lucidité et un sacré sens du concret. Juste dans chacune de ses facettes, ce récit nous gratifie, au passage, de véritables envolées contestataires dans lesquelles la passion des convictions réussit à triompher des objections. (J'ai d'ailleurs évoqué l'une d'entre elles ici, pour les curieux).
Quand enfin, je suis arrivée au cœur de "l'histoire dans l'histoire", quand enfin Alice et Lawrence se sont trouvés, c'est une tout autre expérience de lecture qui m'est tombée dessus, sans que j'y sois vraiment préparée. C'est en effet une histoire assez colossale qui est comptée. Un éveil du sentiment amoureux si brutal et presque démesuré entre deux être si entiers et excessifs ne pouvait que faire des étincelles. Il a fallu tout le talent de l'auteur pour réussir à la retranscrire sans perdre le lecteur, sans, non plus, mettre complètement de coté tout l'aspect social du récit qui se retrouve dans cette partie distillé discrètement mais toujours à bon escient.
Si lire le premier opus des aventures d'Alice, et même lire pratiquement la moitié de celui-ci amène à énormément réfléchir sur la société ; la lecture de cette histoire d'amour, m'a amené à une introspection terriblement forte. Chaque chapitre, chaque paragraphe, chaque ligne, chaque mot presque, poussent à réfléchir très violemment à ses propres aspirations, à son rapport à soi-même, à l'autre, au corps, au sexe. C'est brutal, profond, presque organique. Si les fruits de cette réflexion importent peu, (peu importe la destination, seul le voyage compte, comme dirait je ne sais plus qui) l'aspect salutaire de l'avoir accompli est, a contrario, d'une importance capitale. La lecture du premier tome fut presque une lune de miel comparée à celle du second, qui m'a fait ressentir des émotions bien plus vives. Plus l'histoire devenait lumineuse (et elle l'est assurément, presque impeccablement), plus je suis passée par tous les états d'âme : de l'attendrissement au mépris, de l'admiration à l'agacement et, une fois au moins, pas loin de la colère. Au milieu de cette tornade, Alice apparaît plus éblouissante qu'il est possible de l'imaginer. Plus exaltée, volontaire, conquérante, forte et fragile que jamais. Cet aspect de son histoire lui permet de continuer à ciseler ses attentes et ses convictions. Loin de la limiter ou de la soumettre à une dépendance elle semble au contraire être le vaisseau qui lui manquait pour se lancer dans sa conquête d'elle-même, rendant l'ombre de sa fin tragique, qui plane sur l'ensemble du récit, d'autant plus dramatique.
L'écriture de Vaquette, dans toute sa précision et son amplitude, est parfaitement adaptée à la grandeur du récit, et la lecture n'est jamais ni pénible, ni ennuyante. Honnêtement, j'ai passé quelques dizaines (centaines ?) de pages à me poser de sacrées questions sur là où il voulait m'emmener, et ceci n'est, en revanche, pas la première fois avec cet auteur. C'est pour cela que si d'aventure sa lecture te tente, je t'encourage à toujours persévérer et à ne jamais, jamais croire un seul instant, que cet auteur ait pu choisir, ne serait-ce qu'une seule fois la facilité. Tôt ou tard arrive le passage qui va te déstabiliser complètement, faisant jaillir mille réflexions, et te confirmer que tu as eu une très très bonne idée de te lancer dans l'aventure. Sache enfin qu'il a cette qualité rare que n'ont pas tous les artistes : celle de donner à son lectorat tous les moyens pour s'enrichir selon ses propres souhaits.
Mallabori quoted Le deuxième sexe I by Simone de Beauvoir
Nous concluons donc que fondamentalement le rôle des deux gamètes est identique ; ils créent ensemble un être vivant dans lequel tous deux se perdent et se dépassent. Mais dans les phénomènes secondaires et superficiels qui conditionnent la fécondation, c’est par l’élément mâle que s’opère la variation de situation nécessaire à l’éclosion neuve de la vie ; c’est par l’élément femelle que cette éclosion se fixe en un organisme stable.
Il serait hardi de déduire d’une telle constatation que la place de la femme est au foyer ; mais il y a des gens hardis. Dans son livre, Le Tempérament et le Caractère, Alfred Fouillée prétendait naguère définir la femme tout entière à partir de l’ovule, et l’homme à partir du spermatozoïde ; beaucoup de théories soit-disant profondes reposent sur ce jeu de douteuses analogies. On ne sait trop à quelle philosophie de la nature ces pseudo-pensées se réfèrent. Si l’on considère les lois de l’hérédité, hommes et femmes sont également issus d’un spermatozoïde et d’un ovule. Je suppose que flottent plutôt dans ces esprits brumeux les survivances de la vieille philosophie moyenâgeuse selon laquel le cosmos était l’exact reflet d’un microcosme ; on imagine que l’ovule est un homoncule femelle, la femme un ovule géant. Ces rêveries délaissées depuis les temps de l’alchimie font un bizarre contraste avec la précision scientifique des descriptions sur lesquelles on se fonde dans le même instant : la biologie moderne s’accomode mal du symbolisme médiéval ; mais nos gens n’y regardent pas de si près. Si l’on est un peu scrupuleux, on accordera cependant qu’il y a de l’ovule à la femme un long chemin.
— Le deuxième sexe I by Simone de Beauvoir (5%)
1949.