FX reviewed 13 reasons why by Jay Asher
# 13 reasons why, de Jay Asher
5 stars
Publié il y a déjà dix ans, ce best-seller s'est retrouvé récemment dans les boutiques françaises grâce à la [série Netflix du même nom]. J'avais vu quelques images de la série, mais c'est plutôt le livre qui m'a attiré. Il vaut toujours mieux lire le livre avant.
Teen Teen
Comme beaucoup d'histoires américaines, ca tourne autour d'une école avec des adolescents qui veulent être populaire, faire des fêtes dans des grandes villas, et avoir des amis à tout prix. Et si le pitch de la série vous l'a fait vaguement oublier, c'est pour nous lecteurs français assez important : même si vous regardez des imports américains régulièrement, ce système éducatif est une culture différente, qui peut vous sembler familier, mais qui ne vous dira surement jamais rien sur comment vivent nos ados en France.
Ce pitch, c'était quoi déjà ? Une adolescente est morte, et le bahut est en deuil. …
Publié il y a déjà dix ans, ce best-seller s'est retrouvé récemment dans les boutiques françaises grâce à la [série Netflix du même nom]. J'avais vu quelques images de la série, mais c'est plutôt le livre qui m'a attiré. Il vaut toujours mieux lire le livre avant.
Teen Teen
Comme beaucoup d'histoires américaines, ca tourne autour d'une école avec des adolescents qui veulent être populaire, faire des fêtes dans des grandes villas, et avoir des amis à tout prix. Et si le pitch de la série vous l'a fait vaguement oublier, c'est pour nous lecteurs français assez important : même si vous regardez des imports américains régulièrement, ce système éducatif est une culture différente, qui peut vous sembler familier, mais qui ne vous dira surement jamais rien sur comment vivent nos ados en France.
Ce pitch, c'était quoi déjà ? Une adolescente est morte, et le bahut est en deuil. Là encore rien de neuf dans la série américaine, c'était déjà le pitch de Twin Peaks il y a plus de 25 ans. La différence vient dans le fait qu'elle se soit suicidée, et qu'elle ait envoyé à Clay Jensen 7 cassettes audio qui expliquent son geste. En visant un sujet sensible, l'adaptation série a créé des peurs ataviques parmi [les associations pour la défense des jeunes]. Mais je n'avais pas peur, car j'étais avec un livre. En toute intimité. Prêt à ce qu'on me donne des raisons valables pour se suicider. Rassurez-vous, il y a quand même un grand méchant et des crimes punis par la loi, mais les autres accusés sont plutôt bêtes, méchants, inconscients (barrez les mentions inutiles).
J'accuse !
Hannah ne donne pas ces cassettes pour s'excuser, mais accomplir une sombre vengeance qu'elle veut partager avec tous celles et ceux qui l'ont fait souffrir. Elle en a gros, comme on dit dans [Kaamelott]. Le deal c'est que chaque personne qui reçoit la série de cassettes doit d'une part tout écouter, et ensuite faire passer au coupable suivant, chaque face d'une cassette désignant un coupable. L'histoire est adolescente, entendons par là que « sombre » ou « coupable » n'ont pas le même sens dans la bouche d'un adulte, il n'y a pas du sang et des morts (hannah exceptée), mais pour l'univers d'une jeune fille où tout paraît plus grand, ces mots sont justes. Dans la vie d'une adolescente qui perd pied, le problème se situe exactement dans la mesure, dans la mise en relief. Au final, les accusés n'ont souvent pas conscience d'avoir fait du mal, mais leurs actes, mis bout à bout, ont constitué une descente aux enfers qui a conduit cette fille à se donner la mort.
Jay Asher
J'ai envie de retenir le nom de [cet auteur], dont l’œuvre risque bien de pâtir de son succès précipité. Du moment où j'ai ouvert le livre, je n'ai pu le refermer avant sa conclusion (et pourtant j'ai été plusieurs fois dérangé, mais j'ai résisté). Cette histoire, qui résumée crument n'a rien d'exceptionnel, est mise en abîme par une écriture efficace, bien construite, qui connaît son pouvoir. Les personnages prennent vie dans notre imaginaire, se crédibilisent sur des détails, si bien qu'en arrivant à la fin tout est emboîté, à sa place, et en regardant derrière nous on voit toutes les émotions que l'auteur nous a fait vivre. J'étais venu pour en connaître plus sur le suicide, et je repars avec des fantômes : Clay, Hannah et leurs potes.
Le titre du livre « 13 reasons why » n'a pas été traduit en français, peut-être pour éviter que les gens pensent que le livre est un dérivé de la série Netflix. N'oublions pas que la série, aussi réussie qu'elle puisse être, n'est qu'une adaptation d'un roman passionnant, qui m'a happé dans son imaginaire. Comme je vous en souhaite autant, vous savez ce qu'il vous reste à faire…